Le Japon s'offre des îles très convoitées par la Chine et Taïwan
Les eaux de ce minuscule archipel sont très poissonneuses et leur sous-sol marin pourrait renfermer des gisements d'hydrocarbures.
ASIE-PACIFIQUE - Fin de la partie ? Le Japon a acheté, mardi 11 septembre, un groupe d'îles situé dans la mer de Chine orientale et revendiqué depuis plusieurs années par Pékin et Taïwan. Ce minuscule archipel était la propriété de la famille japonaise Kurihara, qui l'a racheté en 1972 à une autre famille japonaise qui les possédait depuis les années 1890. FTVI résume l'enjeu autour de ces cinq cailloux.
Pourquoi ces îles sont-elles tant convoitées ?
Les Chinois les appellent Diaoyu, les Japonais Senkaku. Le trésor de ces cinq petites îles et trois rochers, dont la superficie totale ne dépasse pas 6,7 km2, se trouve sous la mer. Leurs eaux sont en effet très poissonneuses. Mieux : le sous-sol marin pourrait receler des gisements d'hydrocarbures (pétrole et gaz).
D'autre part, ces îles inhabitées ont une valeur stratégique indéniable car elles sont autant d'avant-postes possibles face à l'"expansionnisme" maritime chinois qui inquiète toute la région.
Comme la Chine et Taïwan ont-ils réagi ?
La Chine a envoyé deux navires de patrouille dans les eaux environnantes et l'armée a averti que d'autres mesures, non spécifiées, pourraient suivre. Selon le ministère de la Défense, le Japon "joue avec le feu". Lundi, alors que la rumeur d'achat enflait dans la presse, le Premier ministre chinois, Wen Jiabao, avait prévenu que Pékin ne céderait "jamais un centimètre carré" dans ce différend. De son côté, Taïwan a rappelé son représentant à Tokyo en signe de protestation.
Le gouvernement japonais a affirmé que l'acquisition de l'archipel, pour un montant de deux milliards de yens (20 millions d'euros environ), visait à "l'entretien pacifique et stable des îles", qui seront désormais administrées par la garde côtière nipponne.
La situation risque-t-elle de déraper ?
Non, de l'avis de Jonathan Holslag, spécialiste de la Chine au Brussels Institute of Contemporary China Studies. "Malgré tout le nationalisme, les Chinois ne sont certainement pas prêts à une confrontation - du moins pas pour l'instant", assure-t-il à l'AFP.
"La plupart des dirigeants à Pékin sont soulagés que le gouvernement japonais ait acheté les îles Senkaku/Diaoyu, poursuit-il. Le déploiement de quelques navires de patrouille dans les parages des îles était quasiment inévitable mais, désormais, au moins, il n'existe plus de risque qu'un responsable politique nationaliste japonais prenne le contrôle de ces îles."
En mai dernier, le gouverneur de Tokyo, Shintaro Ishihara, connu pour ses opinions nationalistes, avait annoncé son intention de racheter les îles controversées pour mettre un coup d'arrêt aux "intentions hégémoniques chinoises".
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