JO de Paris 2024 : alors que la capitale s’enflamme pour les Jeux, l’euphorie a-t-elle pris à Lille, Marseille ou Saint-Etienne ?

A Lille, Marseille ou Saint-Etienne, l'allégresse des Jeux se diffuse de manière inégale sur les sites olympiques situés hors de la capitale.
Article rédigé par Théo Gicquel, Andréa La Perna, Gabriel Joly - envoyés spéciaux
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
Des supporters français lors du match de basket France-Brésil à la Decathlon Arena de Villeneuve-d'Ascq, le 27 juillet 2024. (LAURENT SANSON - PANORAMIC / AFP)

Tous les yeux sont tournés vers Paris, mais pas seulement. Les Jeux olympiques, qui ont débuté samedi matin, ont enflammé dès la première journée les sites de la capitale comme le Grand Palais ou Paris La Défense Arena. Mais les JO 2024 se déroulent également sur les sites en région, comme à Lille (basket), Lyon (foot), Marseille (foot et voile) ou Saint-Etienne (foot). Tour d'horizon de ce premier week-end olympique en France.

A Marseille, les vacances avant les JO

Première ville française à accueillir la flamme en mai, Marseille a eu la chance d'ouvrir le bal des JO avec un peu d'avance, le 24 juillet dernier, à l'occasion de l'entrée en lice de la sélection masculine de football. Le quotidien de la cité phocéenne, habituée aux rassemblements au stade Vélodrome et à l'afflux de touristes en saison estivale, n'est pas vraiment bouleversé. Ci et là quelques marqueurs "Paris 2024" sur des monuments clés, des inscriptions incongrues là où le sport a tendance à attiser la rivalité avec la capitale.

Mais tout le monde ne les voit pas. "Ça commence quand les JO ?", nous a lancé, dimanche, un automobiliste pourtant à l'entrée de la Marina de Marseille où les épreuves de voile viennent justement de débuter. De l'aveu des Marseillais croisés depuis la semaine dernière, il n'y a pas plus de monde que d'habitude. "C'est même le contraire", souffle un chauffeur VTC. "Peut-être qu'avec le contexte et les dernières élections, les gens ont été refroidis", se dit le chauffeur d'une navette maritime.

Si l'ambiance olympique n'est pas évidente dans les coins touristiques de la ville, la première journée des épreuves de voile a affiché complet. Les 12 500 billets par jour mis en vente sont tous partis, assure Paris 2024. La plage de la Marina, où il était possible de suivre la voile tout en ayant les pieds dans l'eau, était bondée dimanche. Reste à savoir si tout cela été lié à l'effet curiosité des premiers jours. En ce qui concerne le Vélodrome, plus de 60 000 spectateurs étaient présents pour France-Etats-Unis, mais ils n'étaient que 9 000 pour le match entre ces mêmes Etats-Unis et la Nouvelle-Zélande, samedi. Un total dérisoire. 

Les spectateurs des épreuves de voile sur la plage de la Marina de Marseille, le 28 juillet 2024, en plein milieu des Jeux olympiques. (ANDREA LA PERNA / FRANCEINFO: SPORT)

A Lille, Wembanyama et Team USA superstars du basket

Dans le Nord, Villeneuve-d'Ascq, dans la banlieue de Lille, accueille la phase de groupes du basket, avant de recevoir la phase finale du handball. Dans le centre de Lille, les panneaux estampillés JO s'affichent partout, mais pas de grand rassemblement, car tout se passe au Stade Pierre-Mauroy, à vingt minutes en métro.

Autour de l'enceinte, les files d'attente débutent chaque jour dès 8h30, soit une heure avant l'ouverture des portes. "On a voyagé toute la nuit depuis Nice pour venir voir le premier match de Victor aux JO", souriait Benoit, avec un maillot trop grand de Wembanyama sur le dos.

Victor Wembanyama est revenu sur la victoire de la France en ouverture du tournoi olympique face au Brésil (78-66). Le joueur des San Antonio Spurs a parlé du rôle déterminant du capitaine Nicolas Batum durant ce match.
Basket (H) - Victor Wembanyama : "Je n'ai jamais vécu quelque chose comme cela" Victor Wembanyama est revenu sur la victoire de la France en ouverture du tournoi olympique face au Brésil (78-66). Le joueur des San Antonio Spurs a parlé du rôle déterminant du capitaine Nicolas Batum durant ce match.

A l'intérieur, l'arène a été divisée en deux pour l'occasion, offrant 27 180 places pleines à craquer dès le premier match de la compétition. Deux événements ont marqué le public : l'entrée en lice des Bleus samedi, puis celle de "Team USA" dimanche, avec LeBron James et Victor Wembanyama en tête d'affiche. "C'est un peu comme ma cérémonie d’ouverture. Et même beaucoup mieux. On ne peut pas sous-estimer le pouvoir du public, ce sera notre sixième homme", souriait le Français après la victoire face au Brésil. 

Quand olympique ne rime pas forcément avec lyonnais

"Heureusement qu'il y a la déco au camp de base." Difficile de ressentir l’ambiance des Jeux dans Lyon, comme l'ont fait remarquer les Bleues d'Hervé Renard au fil de leurs passages face à la presse. Place Bellecour, Terreaux, Part-Dieu… Partout en ville, même combat. Il n'y a qu'au stade situé en banlieue, du côté de Décines-Charpieu, que l'on peut trouver une trace des JO, et encore, seulement les soirs de matchs.

Il y a certes eu un joli soutien irakien lors des deux matchs de la sélection contre l'Ukraine (2-1) et l'Argentine (1-3). La présence, aussi, de près de 35 000 spectateurs pour l'entrée en lice des Françaises contre la Colombie jeudi (3-2). Mais ce sont surtout la chaleur – ayant contraint les joueuses tricolores à décaler leur entraînement samedi – et les galères dans les transports en commun qui ont marqué les Lyonnais depuis le début des tournois de foot.

Comme les sapeurs-pompiers, les employés du tramway local ont entamé un mouvement de grève pour réclamer le versement d'une prime JO à hauteur de celles touchées par leurs homologues à Paris. De quoi créer des perturbations au moment de se rendre aux rencontres.

A Saint-Etienne, les fans marocains assurent le spectacle

Entre l'affaire d'espionnage autour des Canadiennes et la fin de partie chaotique à Geoffroy-Guichard lors de Maroc-Argentine, les tournois olympiques de foot ont fait parlé d'eux dans le Forez. D'autant que les fans des Lions de l'Atlas ont envahi Saint-Etienne pour chacune de leurs deux premières sorties, créant une ambiance festive dans la ville, notamment sur la place Jean-Jaurès, son épicentre.

Des fans du Maroc se prennent en photo devant les anneaux olympiques installés sur le parvis de la gare de Saint-Etienne Châteaucreux, le 27 juillet 2024. (GABRIEL JOLY)

Dès la sortie de la gare, les anneaux olympiques installés sur le parvis rappellent que la Loire est une terre des Jeux et les habitants se massent dans les bars du centre pour regarder les épreuves sur les dizaines de télévisions mises en place. Si l'on pouvait tout de même regretter la terrible affluence dans un Chaudron creux pour Canada-Nouvelle-Zélande chez les femmes (2 674 spectateurs, soit le plus faible score aux JO depuis vingt ans hors période Covid), la rencontre des Bleues, contre ces mêmes Canucks, a bien rehaussé la note.

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