Été 2022 : les trois épisodes de canicule marqués par 2 816 décès "en excès", selon Santé publique France
Il est cependant difficile pour l'agence nationale de n'imputer cette surmortalité qu'à la seule cause caniculaire.
Au cours des trois canicules de juin, juillet et août derniers, un excès de mortalité de 2 816 décès a été recensé, annonce lundi 21 novembre Santé publique France (SPF) dans un communiqué. L'agence nationale estime donc la surmortalité relative à +16,7% sur ces périodes allant du 14 au 22 juin, du 9 au 27 juillet, et du 29 juillet au 14 août. "L’excès de mortalité observé pendant les canicules de 2022 est le plus important depuis 2003", note SPF, "bien qu’inférieur aux 15 000 décès observés cette année-là". Sur l'ensemble de l'été 2022, 10 420 décès ont été enregistrés, en hausse de 6,1% par rapport à 2021.
Toutefois, il est difficile pour l'agence nationale de n'imputer cette surmortalité qu'à la seule cause caniculaire. En effet, sur les mêmes périodes, 894 décès liés à l'épidémie de Covid-19 n'ont pas été soustraits de la surmortalité observée pendant les canicules. "La Covid-19 a pu augmenter la vulnérabilité à la chaleur pour certaines personnes, et l’exposition à la chaleur a pu aggraver l’état de certains malades atteints par la Covid-19", écrit Santé publique France qui promet d'affiner ses résultats d'ici le début de l'année 2023.
Un décès sur six considéré "en excès" chez les plus de 75 ans
La Bretagne, peu habituée aux canicules, et l'Ile-de-France, très peuplée, urbanisée et sujette aux îlots de chaleur urbains, sont les régions qui ont enregistré les excès de mortalité relatifs les plus importants avec le Grand Est "difficilement interprétable", selon Santé publique France. Au niveau départemental, la Savoie (+53%) et l'Ardèche (+52,3%) sont les deux départements avec l'excès de mortalité relatif le plus fort. Le Doubs, la Haute-Vienne, l'Indre-et-Loire et l'Aude ne présentent de leur côté pas d'excès de mortalité pendant les canicules. Le phénomène de surmortalité a par ailleurs davantage touché les seniors, avec environ un décès sur six considéré "en excès" chez les plus de 75 ans.
Après le deuxième été le plus chaud observé en France depuis le début du XXe siècle, "ce bilan souligne l’importance d’anticiper l’impact de la chaleur et de la nécessité d’une stratégie d’adaptation et d’atténuation au changement climatique renforcé", prévient Santé publique France. L'agence nationale rappelle l'importance de la prévention des effets de la chaleur sur le corps et explique que son dispositif "fait l'objet d'une évaluation qui permettra de dégager des pistes d'amélioration".
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