Précarité énergétique d'été : à Lyon, des habitants s'en remettent au système D pour lutter contre "la chaleur continue" dans un immeuble mal isolé
La précarité énergétique d'été est une nouvelle forme du mal logement. C'est le constat de la Fondation Abbé Pierre dans un rapport rendu public lundi 26 juin. En période de grosse chaleur ou de canicule, 69% des Français disent souffrir de températures trop élevées, qui transforment les logements mal isolés en bouilloires, surtout dans les grandes villes. Les personnes précaires dans les villes, les jeunes et les personnes âgées sont les premiers touchées.
Dans un immeuble en béton des années 1960 exposé plein sud, Florence Barchai et son mari sont propriétaires d'un appartement au 4e étage. Chez eux, la température dépasse souvent les 30 degrés, comme dans la rue. "On transpire et on est obligés d'aller prendre des douches régulièrement pour se rafraîchir", explique la retraitée. "On fait comme on peut avec une bassine, on met les pieds dans l'eau fraîche. Ça fait beaucoup de bien." Elle raconte qu'elle se rend parfois dans un centre commercial pour "avoir un peu d'air frais pendant quelques heures" et qu'elle ne trouve pas de place assise "tellement il y a de monde qui fait la même chose".
"Cette chaleur est continue jour et nuit. "
Florence Barchai, propriétaire à Lyonà franceinfo
La copropriété a voté un ravalement et des doubles vitrages, mais pas l'isolation extérieure, car trop compliquée. "On espère que l'État va renforcer encore ces aides", insiste Marie-France Mignot, de l'association Celia qui accompagne les ménages aux revenus modestes. "Les travaux font peur, ça coûte cher et les personnes sont beaucoup démarchées", poursuit-elle. "Elles ne savent pas forcément vers qui se tourner pour avoir des conseils neutres et indépendants, des bons conseils et accéder au financement. Ce n'est pas évident de s'y retrouver." L'appartement de Florence est classé E. Il reste louable ou vendable. Pour l'instant, le couple envisage une isolation intérieure.
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