Météo : qu'est-ce que le "blocage en oméga", qui explique les fortes chaleurs en France mais aussi les pluies en Espagne et en Grèce ?
Semaine de chaleur en France, pluies torrentielles en Espagne et en Grèce : ces trois situations extrêmes sont le fruit d'un "blocage en oméga", ou "bloc oméga". Ce phénomène atmosphérique doit son nom à la forme qu'il prend, similaire à la lettre grecque Ω, et il peut arriver en été comme en hiver. Le blocage en oméga "bloque" en effet la circulation atmosphérique à haute altitude et fige pendant un temps (plusieurs jours à plusieurs semaines) les conditions météorologiques. Même si ce n'est pas systématique, les blocages en oméga peuvent être à l'origine de conditions extrêmes comme c'est le cas en Europe actuellement.
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L'omega prend donc la forme d'une zone de haute pression entourée de part et d'autre de deux zones de basse pression, formant un oméga. Ainsi, on observe d'une part un temps exceptionnellement chaud et sec sous l'anticyclone, actuellement centré sur la France, la Grande-Bretagne et jusqu'en Scandinavie. La journée du lundi 4 septembre a été la plus chaude jamais enregistrée pour un mois de septembre en France. D'autre part, deux dépressions tournent sur elles-mêmes, l'une sur la péninsule ibérique et l'autre sur la Grèce. Elles sont alimentées en air froid par un flux de nord persistant, avec un temps humide et frais. C'est ce qui explique les pluies torrentielles en Espagne, qui y ont fait trois morts depuis leur déclenchement dimanche. Et également celles qui touchent la Grèce depuis lundi, notamment dans l'ouest et le centre du pays, et qui on fait un mort dans la région de Volos, mardi.
Un phénomène de blocage en oméga s'est déjà produit en juin et en juillet 2021 en Europe de l'Ouest. Une vague de froid avait été "bloquée" par le barrage en oméga et avait persisté plusieurs jours. Les inondations en Allemagne et en Belgique, mais aussi au Luxembourg et aux Pays-Bas, avaient causé la mort de plus de deux cents personnes.
Christophe Cassou, directeur de recherche au CNRS et co-auteur du sixième rapport du Giec, explique que l'existence des blocages en oméga ne sont pas le fruit du changement climatique ni de l'activité humaine. En revanche, "l'influence humaine rend les impacts des circulations en oméga plus intense", détaille-t-il sur X (ancien Twitter).
Les blocs en oméga sont des phénomènes météo qui peuvent s'étirer sur plusieurs jours, dans la mesure où ils s'auto-entretiennent. L'épisode actuel va donc se prolonger toute la semaine. "Aucun véritable rafraîchissement n’est entrevu avant au moins dimanche prochain", prévient Météo France, qui qualifie l'épisode de fortes chaleurs en France de "remarquable".
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