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"On a même des jours où il pleut" : en pleine vague de froid Moscou-Paris, il fait plus chaud dans les fjords norvégiens qu’en France

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par franceinfo - Farida Nouar (Edité par Mariam El Kurdi)
Radio France

Alors que la France subit un froid glacial, les températures sont paradoxalement plus douces au pôle Nord et en Arctique. Longyearbyen, sur l’île du Spitzberg, en Norvège, en est un parfait exemple.

Longyearbyen sur l’île du Spitzberg, en Norvège, à 1 300 kilomètres du pôle Nord, est une petite ville d’un peu plus de 2 000 habitants. Il faut avoir de bons crampons pour circuler. La neige recouvre le sol glissant. Marie a enfilé ses bottes pour venir acheter son journal dans la petite artère commerçante de la ville, mais pas de gants, ni de bonnet, car le thermomètre affiche 4 degrés. "Ce n’est pas normal. Des fois, on a même des jours où il pleut. Cela fait 14 ans, voire plus, que je vis ici. Et c’est différent", constate-t-elle.

Pendant que son husky s’impatiente dans la voiture, Stein, artiste installé depuis 1964 à Longyearbyen, attend un ami pour l'emmener visiter sa galerie. Il n’a pas besoin de fermer sa grosse parka. "Il fait chaud", lance-t-il. Il a connu "beaucoup de changements" ces trois dernières décennies : "Il fait moins froid. Il y a 20 ou 30 ans, il faisait -30, -25. C’était normal."  Le paysage qui reste polaire contraste avec la réalité.

Un réchauffement à une vitesse grand V

Sur les montagnes qui enveloppent la ville, la neige fond rapidement. Les sommets sont maintenant zébrés de blanc et de marron, couleur de la roche. Depuis 2002, l’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète. Kim Holmén, le directeur international de l’institut polaire, l’observe tous les jours. Pour le voir, nous roulons quelques minutes et arrivons jusqu’au fjord à l’ouest de la ville.

Voilà le fjord. Il y a de l’eau partout maintenant. Il y a huit ans, il était gelé. Vous voyez la montagne là ? Tout autour, c’était couvert de glace. Il n’y avait pas une seule vague. On voit les glaciers fondre de 20, 30, 40 centimètres par an

Kim Holmén, directeur international de l'institut polaire

franceinfo

C'est tout l'environnement qui s'est modifié. "On voit aussi des changements chez les poissons, par exemple le maquereau, indique Kim Holmén. On n’en avait pas du tout ici. Eh bien, on a eu l’occasion d’en voir quelques-uns ici au Svalbard. Et l’ours polaire. Comme la glace diminue, son habitat aussi. Il y avait quelques endroits où on pouvait les voir au Svalbard. Maintenant, nous n’en voyons plus", regrette-t-il. "C’est l’homme qui est responsable de tout cela, mais il est encore temps de changer les choses. Nous n’avons plus le choix aujourd'hui."

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