Cartes Cyclone Chido à Mayotte : plus de la moitié des bâtiments sont détruits ou endommagés dans le nord-est de l'archipel

De premières analyses à partir d'images satellite montrent qu'au moins 56% des bâtiments du nord-est de Mayotte ont été frappés par le cataclysme, samedi.
Article rédigé par Brice Le Borgne
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'analyse d'images satellite récentes de Mayotte permet de quantifier les dégâts du cyclone Chido, en décembre 2024. (COPERNICUS)

Alors que les secours continuent, mercredi 18 décembre, d'arriver à Mayotte après le passage destructeur du cyclone Chido, des images satellite permettent de quantifier les dégâts. D'après les premières analyses du programme européen d'urgence de Copernicus, 56% des bâtiments analysés via des photographies depuis l'espace ont été détruits ou endommagés dans le nord-est de l'archipel. Ce chiffre monte à 70% si l'on ajoute les bâtiments "possiblement endommagés", selon ces analyses.

Le programme européen Copernicus a déclenché dès vendredi un suivi d'urgence des conséquences du cyclone Chido. En analysant des images satellite récentes de Mayotte, ses ingénieurs sont en mesure de quantifier le nombre de bâtiments, routes et autres infrastructures touchés par la catastrophe.

Les premières analyses, publiées lundi, ne portent pour l'instant que sur le nord-est de l'archipel, et notamment la ville de Mamoudzou et ses communes voisines, sur l'île de Grande-Terre, comme le montre la carte ci-dessous.

Les premières analyses du programme Copernicus portent sur cinq zones du nord-est de Mayotte, dont celle de Mamoudzou. (COPERNICUS)

L'objectif de ces analyses est de "dimensionner les dégâts et orienter les secours sur les zones les plus sinistrées", surtout quand le terrain est difficilement accessible, explique à France 2 Jérôme Maxant, ingénieur au Service régional de traitement d'image et de télédétection (Sertit) et expert du sujet. Au fil de ces cartes, on constate que les conséquences de la catastrophe sont sans précédent : plus de la moitié des bâtiments, dans les zones étudiées, sont détruits ou endommagés. 

Dans la ville de Mamoudzou, préfecture du département de Mayotte, 54% des constructions sont touchées. Ce chiffre monte à 80% quand on comptabilise les bâtiments "possiblement endommagés". D'après l'analyse de Copernicus, 23 des 71 établissements scolaires sont détruits ou endommagés, tout comme 34 des 49 supermarchés analysés. La carte ci-dessous montre ainsi des quartiers entiers détruits (en rouge) ou endommagés (en orange).

Sur le seul secteur de Mamoudzou, 54% des bâtiments sont détruits ou endommagés. (COPERNICUS)

Quelques kilomètres plus au nord, la ville de Koungou est aussi particulièrement touchée. D'après les premières analyses de Copernicus, 83% des constructions sont détruites ou endommagées, et les dégâts concernent 93% des bâtiments en incluant ceux qui sont classés comme "possiblement endommagés". Des quartiers entiers, situés sur le front de mer ou composés d'habitations de fortune, ont été ravagés : ce sont les zones en rouge ou orange sur l'image ci-dessous.

La ville de Koungou a été détruite a plus de 80%. (COPERNICUS)

Le programme européen Copernicus devrait poursuivre ses analyses et les étendre aux autres zones de Mayotte, permettant ainsi d'obtenir une vision globale des destructions dues au cyclone Chido. Selon un bilan officiel encore provisoire, la catastrophe a fait 22 morts et 1 373 blessés. Les autorités redoutent en réalité "plusieurs centaines" de morts, peut-être même "quelques milliers", dans ce département le plus pauvre de France où d'importants secours sont en action, quatre jours après la catastrophe.

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