Cyclone Chido à Mayotte : deuil national, blocage des prix, reconduites à la frontière... Les premières annonces d'Emmanuel Macron sur place
Arrivé à bord d'un avion chargé de quatre tonnes d'aide alimentaire et sanitaire, Emmanuel Macron a fait plusieurs annonces, jeudi 19 décembre, lors de sa visite à Mayotte, dévasté par le passage du cyclone Chido il y a cinq jours. Le chef de l'Etat, qui devait initialement rentrer jeudi soir dans l'Hexagone, a décidé de prolonger sa visite et de passer la nuit sur place. Deuil national, blocage des prix, augmentation des reconduites à la frontière, franceinfo récapitule ce qu'il faut retenir de la journée du président de la République dans le département.
Une journée de deuil national lundi 23 décembre
Emmanuel Macron a décrété qu'une journée de deuil national aura lieu lundi prochain. "Nos drapeaux seront en berne. Tous les Français seront invités à se recueillir à 11 heures", a-t-il écrit sur X. Cette annonce intervient alors que le dernier bilan officiel fait toujours état de 31 morts et des milliers de blessés.
Une reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle
"Face à l'urgence, nous mobilisons tous les moyens nécessaires et reconnaissons l'état de catastrophe naturelle", a aussi annoncé le chef de l'Etat sur X. "Ce que traversent les Mahorais est dramatique. À la douleur du deuil, aux traumatismes, s'ajoutent d’immenses défis", a aussi écrit Emmanuel Macron. En plus de la reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle, un état de calamité naturelle exceptionnelle a été activé par les autorités. "Ce dispositif encore jamais utilisé" doit "permettre une gestion plus rapide et efficace de la crise et faciliter la mise en place de mesures d'urgence", a expliqué le ministère des Outre-mer, François-Noël Buffet, dans un communiqué.
Une augmentation des reconduites à la frontière
Emmanuel Macron a aussi affirmé qu'il fallait augmenter le nombre de reconduites à la frontière d'étrangers en situation irrégulière depuis le département ultramarin, pour passer de 25 000 à 35 000 ou 40 000 par an. "Si on veut être efficace il faut y mettre les moyens", a déclaré le chef de l'Etat lors d'un échange avec les élus de l'archipel français de l'océan Indien, soumis à une importante immigration depuis les Comores voisines. Mercredi, le ministre de l'Intérieur démissionnaire avait aussi fait une déclaration dans ce sens. Bruno Retailleau avait jugé sur BFMTV qu'"on ne pourra plus faire comme avant" en matière d'immigration à Mayotte, en promettant d'être "beaucoup plus dur vis-à-vis des Comores".
Un blocage des prix
Un décret a été publié au Journal officiel pour bloquer les prix des produits de grande consommation à Mayotte à leurs niveaux atteints le 13 décembre. Sont concernés les produits comme l'eau minérale, les produits alimentaires, les aliments pour animaux, les piles, les pansements, les produits d'hygiène de base et de nettoyage, ainsi que les produits et matériaux de construction, matériels électriques et outils.
Un fonds d'indemnisation pour les personnes non assurées
Emmanuel Macron a aussi rejeté les accusations de "démission" de l'Etat à Mayotte face aux dévastations causées par le cyclone et annoncé que les non-assurés bénéficieraient d'une indemnisation. "Je ne peux pas laisser dire (...) que l'Etat aurait ici démissionné", a-t-il lancé en découvrant les dégâts dans un quartier de Mamoudzou, chef-lieu du département. "On va mettre en place un fonds d'indemnisation pour accompagner ceux qui ne sont pas assurés", a-t-il ajouté, sans en préciser l'abondement. Seul 6% du bâti à Mayotte — qu'il concerne les particuliers ou les professionnels — est assuré par une assurance habitation dans l'archipel, selon la Caisse centrale de réassurance (CCR). Les coûts des dégâts causés par le passage du cyclone, et pris en charge par les assurances, ont déjà été estimés entre 650 et 800 millions d'euros par le réassureur public français.
Un bilan provisoire loin du bilan réel
"Il est vraisemblable qu'il y ait beaucoup plus de victimes" que celles "officiellement décomptées à date", a également concédé le président de la République devant la presse. Le dernier bilan provisoire, donné jeudi par le ministère de l'Intérieur, fait pour l'instant état de 31 morts et plus de 2 100 blessés. "On va pouvoir identifier (...) des victimes supplémentaires, leur mettre un nom, pouvoir leur rendre hommage" grâce à la mission de recensement mise en place par le préfet auprès des maires et des autorités religieuses, a-t-il ajouté. Dès dimanche, le préfet de Mayotte a dit craindre "certainement plusieurs centaines" de morts à Mayotte, "peut-être" même "quelques milliers".
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