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"C'est la nature", "on fait des réserves" : plus ou moins fatalistes, les habitants de Saint-Martin préparent la nouvelle saison cyclonique

Trois mois avant l'arrivée de la saison cyclonique, l'île de Saint-Martin, frappée par l'ouragan Irma en septembre 2017, ressemble encore à un vaste chantier. Une situation que vivent les habitants avec plus ou moins de crainte.  

Article rédigé par Thibault Lefèvre
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Six mois après le passage l'ouragan Irma, 60% des habitants de Saint-Martin ne sont pas assurés et reconstruisent avec les moyens du bord. (THIBAULT LEFEVRE / RADIO FRANCE)

À Saint-Martin, six mois après le passage dévastateur de l'ouragan Irma et trois mois avant la prochaine saison cyclonique, de nombreux habitants se préparent comme ils peuvent. En visite sur l’île depuis dimanche 4 mars, la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, veut que "tout le monde soit sécurisé". Un objectif difficile à tenir. Une partie du territoire, et en particulier le quartier de Grand-Case, ressemble toujours à un chantier à ciel ouvert. 

Derrière une barrière qui, elle, a résisté à Irma, la maison de Stéphane ne présente plus que quatre murs. Il n’y a plus ni toit, ni porte. Depuis le passage de l’ouragan, cet opticien, arrivé il y a quinze ans sur l’île, vit dans une cabane sans fenêtre. Il a commencé à préparer la saison cyclonique. "On fait des réserves de bouteilles d’eau et de gaz, précise-t-il. Après Irma, on a été près de trois semaines sans eau, sans électricité." Le souvenir d’Irma, très présent, suscite toujours de la méfiance.

Dès que la pluie se met à tomber d’une façon un peu violente, on est un peu angoissés.

Stéphane, sinistré après l'ouragan Irma

à franceinfo

Cette crainte n’est pas partagée par tous les résidents de Grand-Case. Maurice, natif de Saint-Martin, a construit sa maison il y a 30 ans sur la plage. Après le passage de l’ouragan Luis il y a 20 ans, puis celui d’Irma, il a appris à vivre avec le risque cyclonique. "A-t-on une vraie préparation pour les maisons ? Je vais dire non, juge-t-il, plutôt fataliste. "Il faut se préparer pour sauver la vie. Si on est sauvé, alors c’est une chance. Je n’ai pas peur, c’est la nature."

Et la nature à Saint-Martin est capricieuse. Depuis minuit, dimanche, des vagues de deux à trois mètres s’écrasent sur les côtes. L’île est placée en vigilance orange pour mer dangereuse.

Plus ou moins fatalistes, les habitants de Saint-Martin préparent la future saison cyclonique - un reportage de Thibault Lefèvre
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