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Saint-Martin, un an après l'ouragan Irma : "Nous attendons beaucoup plus de l'Etat"

Yawo Nyuiadzi, vice-président de la collectivité de Saint-Martin, estime dimanche sur franceinfo que les aides de l'Etat après le passage de l'ouragan Irma ne sont pas à la hauteur de la situation exceptionnelle vécue par les habitants et les dommages causés.

Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron rencontre des habitants de Saint-Martin, dans le quartier d'Orléans, le 29 septembre 2018. (THOMAS SAMSON / AFP)

Le président de la République, Emmanuel Macron, est à Saint-Martin, dimanche 30 septembre, un peu plus d'un an après le passage de l'ouragan Irma qui a fait onze morts et causé des dommages estimés à une valeur de trois milliards d'euros. L'occasion pour Yawo Nyuiadzi, vice-président de la collectivité de Saint-Martin, de lui dire qu'il attendait "beaucoup plus de l'Etat". 

franceinfo : Quelle est l'urgence prioritaire à soumettre à Emmanuel Macron, un an après Irma ?

Yawo Nyuiadzi : L'urgence, pour nous aujourd'hui, c'est de nouer avec l'Etat un véritable partenariat pour entrer maintenant dans une phase de reconstruction que tout le monde souhaite être un développement durable et pour cela la collectivité a absolument besoin de l'accompagnement de l'Etat. [Cette phase n'a pas encore commencé], dans la mesure où, après Irma, la préoccupation a été surtout de faire les travaux d'urgence, des travaux de sécurisation, et de réparation, parce que ce n'est pas aussi simple de reconstruire tout de suite dans la mesure où les litiges d'assurance ne sont pas dénoués et les règlements arrivent au compte-gouttes et tardivement. Aujourd'hui, on peut considérer que, en tout cas en ce qui concerne les biens assurés, les gens ont commencé à percevoir leurs assurances, donc maintenant ont les devis et on peut commencer à construire.

Et où en sont les réparations et reconstructions de bâtiments publics ?

De notre côté, au niveau de la collectivité, nous avons eu plusieurs bâtiments endommagés, des écoles notamment. Il y a un collège qui n'est pas reconstruit, qui va être reconstruit, mais là c'est un collège qui peut accueillir 900 élèves. Nous avons fait l'acquisition du foncier, mais il faut du temps pour la reconstruction. En ce qui concerne les autres établissements, des travaux importants ont été effectués. L'intégralité des établissements a pu accueillir les élèves. Certains encore dans des conditions dégradées mais, à mon avis, c'est très limité à une ou deux écoles. Mais pour l'ensemble, ce sont des conditions quand même légèrement dégradées.

Est-ce que le tourisme reprend, bien que toutes les chambres d'hôtel ne soient pas utilisables ?

Pour la saison, dans la partie française, on va disposer de 500 chambres, qui vont permettre aux hôteliers d'accueillir leurs clients, mais loin de notre capacité habituelle qui est de 1 500 chambres. C'est un tiers, donc on ne peut pas parler de redémarrage touristique, ce serait disproportionné. Mais néanmoins, le travail de reconstruction est en cours, tous ces hôtels-là, pour beaucoup, sont en phase de reconstruction, et c'est un processus qui est long parce que, avec toutes les destructions qu'il y a eu, il y a eu quand même 95 % des bâtiments qui ont été impactés. Il manque de la main d'œuvre, il manque du personnel qualifié, il manque des entreprises, et donc ça ne peut pas se faire du jour au lendemain.

Comment qualifiez-vous l'attitude de l'Etat vis-à-vis de Saint-Martin après le passage de l'ouragan ?

Je vais être très clair, je crois que six jours après Irma, le président de la République s'est quand même déplacé à Saint-Martin et j'ai eu l'occasion de le rencontrer et je pense que sa visite a été bénéfique dans le sens où, tout de suite, ça a impulsé très fortement la reconstruction de Saint-Martin. L'Etat a mis les moyens pour les secours à la population, pour le déblaiement, pour la remise en état du territoire. En tant qu'élu, je dirais quand même que nous attendons beaucoup plus de l'Etat dans le sens où, sur le plan financier, nous sommes quand même restés dans le droit commun. Certes, nous avons eu des aides exceptionnelles, mais qui n'étaient pas à la hauteur de la situation exceptionnelle que nous avons vécue. Je pense que c'est sans doute une volonté délibérée de l'Etat de bien poser le diagnostic et de pouvoir nous accompagner. C'est pour ça que lors de cette visite de monsieur Macron, notre président, nous considérons qu'il y a un "reset" à faire. Maintenant, avec l'Etat, nous devons reconstruire Saint-Martin sur la base de critères de durabilité et de correction de tout ce qui n'a pas fonctionné auparavant.

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