Avalanche en Haute-Savoie : le réchauffement climatique est-il le seul responsable du drame ?
Le bilan meurtrier s'est alourdi lundi 10 avril, après l'avalanche survenue la veille sur un glacier des Contamines-Montjoie (Haute-Savoie), avec un total de six morts selon le parquet de Bonneville. La coulée de neige, impressionnante, a dévalé 1.600 mètres. Le risque d'avalanche n'était pourtant que de 2 sur 5 selon Météo France, un risque "limité" mais pas nul sur certaines pentes à fort dénivelé.
Le bulletin d'estimation de Météo France prévoyait d'ailleurs de "rares avalanches". En haute altitude, "une cassure épaisse était possible très localement, à cause d'une sous-couche fragile persistante", selon ces prévisions. Le vent avait créé des plaques de neige, plus fragiles, qui accrochent moins à la montagne et qui sont invisibles à l'œil nu. Un piège très dangereux pour les skieurs et les randonneurs, même les plus expérimentés.
Des avalanches plus nombreuses en haute altitude
L'origine précise de cette avalanche reste à définir, mais le réchauffement climatique a bien des effets sur ces phénomènes, explicités par plusieurs études ces dernières années. Selon des chercheurs de l'Inrae et du CNRS, les coulées de neige se déclenchent à des altitudes de plus en plus élevées. Elles sont aussi plus nombreuses d'après des chercheurs de l'université de Genève, puisque les températures fragilisent le manteau neigeux, qui devient très instable et particulièrement imprévisible.
Même quand le risque estimé par Météo France est à un faible niveau, les avalanches meurtrières ne sont pas rares. Selon un rapport de l'Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches (Anena), entre 2001 et 2021, 15% des avalanches mortelles ont eu lieu alors que le risque était considéré comme "limité". La moitié quand le risque d'avalanche est "marqué", soit de niveau 3 sur 5, et un quart quand il est de niveau 4 sur 5.
Ce rapport montre surtout que les skieurs ou randonneurs sont plus prudents quand Météo France émet une alerte. À l'inverse, ils sont régulièrement surpris par des coulées de neige quand les conditions semblent bonnes. Selon l'Anena, ce risque dépend surtout du lieu : trois quarts des avalanches mortelles partent de zones ombragées, principalement dans les secteurs situés au Nord des sommets.
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