Séisme au Maroc : comment évalue-t-on précisément la puissance d'un tremblement de terre ?
Un tremblement de terre est survenu au Maroc dans la région de Marrakech vendredi 8 septembre, peu après 23 heures. Selon un bilan provisoire des autorités, plus de 1 000 personnes sont décédées. Ce séisme a causé l'effondrement de nombreux bâtiments, notamment dans les provinces et communes d'al-Haouz, Taroudant, Chichaoua, Ouarzazate et Marrakech.
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La secousse a été ressentie à Rabat, Casablanca, Agadir ou encore Essaouira, à 200 km à l'ouest de Marrakech. Il s'agit du plus puissant tremblement de terre à frapper le royaume à ce jour, d'après les médias marocains. Ce séisme est d'une magnitude de 7 sur l'échelle de Richter et l'épicentre se situe dans la province d'al-Haouz, au sud-ouest de Marrakech selon Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), basé à Rabat.
Le calcul de la magnitude du séisme
La magnitude correspond à l'énergie libérée au foyer d'un tremblement de terre. Cette énergie dépend de la longueur de la faille notamment. Pour la mesurer, c'est un peu compliqué : il existe plusieurs échelles de magnitude en fonction de la nature du séisme. Ainsi, la fameuse échelle de Richter n'est en réalité plus utilisée par les spécialistes : celle-ci n'est étudiable qu'en Californie, pour le type de séismes que le sismologue américain Charles F. Richter étudiait. Bien que très utilisée, elle est depuis remplacée par des échelles de magnitude qui mesurent l'énergie libérée par un séisme.
Pour les très gros séismes, comme celui qui avait eu lieu en Turquie et Syrie en février 2023, on utilise ce qu'on appelle la "magnitude du Moment". Elle est calculée à partir de différents sismogrammes réliés entre eux, installés à la surface de la Terre. Ces stations permettent d'analyser toutes les ondes émises dans toutes les directions et à partir de là de calculer la puissance du séisme.
Seismic waves from the M7.8 (USGS) earthquake in Southern Turkey crossing Europe. Each dot is a seismic station. (GMV) https://t.co/6cY0RObbXv pic.twitter.com/SHbdkxQXzD
— Nahel Belgherze (@WxNB_) February 6, 2023
Attention, cette échelle n'est pas régulière, c'est-à-dire que lorsqu'on passe de l'échelon 7 à l'échelon 9 par exemple, le séisme est en réalité 1 000 fois plus important. À noter également qu'il ne s'agit pas d'une échelle fermée, bien qu'il y ait peu de séismes enregistrés au-delà de 9. Il y a celui survenu au Japon en 2011, ou du Chili en 1960 avec 9,5 de magnitude.
L'évaluation de l'intensité du séisme
Pour résumer, il s'agit des effets du séisme que ce soit sur le paysage ou sur les dégâts ressentis par la population. Dans ce cas, il existe aussi une échelle, et en Europe, on utilise tous la même. Elle comporte 12 degrés qui vont de la "secousse imperceptible" à la "catastrophe généralisée".
En France, le Bureau central sismologique évalue l'intensité. Après un tremblement de terre, il distribue des questionnaires aux habitants et leur demande par exemple s'ils ont vu des objets trembler ou ce qu'ils ont entendu. Avec ces informations, le bureau sismologique établit ensuite une carte de l'intensité.
Il peut ainsi y avoir un tremblement de terre de grosse magnitude, mais très peu ressenti, tel qu'un séisme profond qui aura une très faible intensité en surface. Ce qui va jouer aussi dans ce cas précis, ce sont les roches que traversent les ondes. Ainsi, les roches plutôt molles comme le sable ou l'argile vont moins bien freiner les secousses du tremblement de terre que les roches solides comme le grès, par exemple. L'intensité du séisme sera alors beaucoup plus importante.
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