Tempête Miguel : "Les quatre sauveteurs survivants ont énormément besoin de réconfort, ils sont blessés dans leur chair"
Le président du Comité des pêches maritimes des Pays de la Loire s'est entretenu avec les sauveteurs survivants de la SNSM, dont un navire a chaviré vendredi 7 juin au large des Sables-d'Olonne.
C'est un accident extrêmement rare : trois sauveteurs sont morts vendredi 7 juin après le naufrage d'un bateau de la SNSM au large des Sables-d'Olonne (Vendée). L'équipe était partie secourir un navire de pêche en difficulté à cause de la tempête Miguel, qui balaie l'ouest de la France.
Parmi l'équipage des sauveteurs, quatre membres ont survécu après le chavirage. Le président du Comité des pêches maritimes des Pays de la Loire a pu s'entretenir avec eux. "Les survivants ont énormément besoin de réconfort, ils sont blessés dans leur chair", raconte José Jouneau.
Pour les familles, c'est horrible. Ce sont des situations épouvantables.
José Jouneauà franceinfo
Selon José Jouneau, les rescapés racontent tous la même version : ils sont sortis en mer vendredi matin quand un navire en détresse a eu besoin de leur aide. Une lame a cassé un carreau de leur bateau, qui a pris l'eau et s'est ensuite retourné. "Il y en a certains qui ont pu s'éjecter et regagner la côte par leurs propres moyens, très difficilement. Et les autres ont dérivé. Il y en a deux qui sont restés coincés à l'intérieur. Quand le bateau s'est échoué, les pompiers ont pu les sortir à ce moment-là", précise-t-il.
Ces sauveteurs "existent justement à cause du danger, assure Jean Jouneau. Ils font ça bénévolement. On y pense pas assez. L'essentiel des armements de canots de sauvetage sont des marins-pêcheurs, parce que, quand on est en mer, on apprécie toujours d'avoir des chiens de garde autour pour quand on est vraiment dans le gros temps."
Un homme toujours disparu
Le marin-pêcheur dont on est toujours sans nouvelles, "c'était un copain, explique le président du Comité des pêches maritimes des Pays de la Loire. On a fait notre école ensemble. On a le même âge, 59 ans". Il se demande d'ailleurs pourquoi ce pêcheur est sorti alors que la mer était agitée. "C'est une question qu'on se pose, surtout que la tempête était annoncée depuis deux ou trois jours. Qu'est-ce qu'il se passe dans la tête des gens ? On ne sait pas".
Qu'on soit prudent ou pas, la mer a toujours raison.
José Jouneauà franceinfo
Il ajoute qu'"une cellule de crise a été ouverte à l'école de voile, avec beaucoup d'émotion de tous les services de secours. Tout le monde est là et est énormément soutenu".
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