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Afghanistan : ce que l'on sait de l'attentat à l'aéroport de Kaboul

Treize militaires américains et de nombreux civils afghans ont été tués jeudi en début de soirée près de l'aéroport de Kaboul. L'attaque a été revendiquée par l'organisation Etat islamique.

Article rédigé par franceinfo
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Des secours viennent en aide aux blessés à Kaboul (Afghanistan), après les explosions survenues près de l'aéroport, le 26 août 2021.  (WAKIL KOHSAR / AFP)

Bain de sang en Afghanistan. A quelques jours du retrait des troupes américaines, fixé au 31 août, une attaque près de l'aéroport de Kaboul a fait des dizaines de morts, jeudi 26 août. Au moins treize militaires américains ont notamment été tués. L'attaque a été revendiquée par le groupe terroriste Etat islamique. Voici ce que l'on sait de cet attentat meurtrier.

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Que s'est-il passé ?

Deux explosions ont eu lieu à Kaboul, jeudi 26 août, vers 18h30 (heure locale). La première détonation s'est produite près d'une porte de l'aéroport de Kaboul, où des milliers d'Afghans étaient toujours massés aux portes de l'aéroport dans l'espoir d'être évacués à l'étranger, a expliqué John Kirby, le porte-parole du Pentagone, sur Twitter. La deuxième a été entendue aux abords de l'hôtel Baron, également à proximité de l'aéroport. Une nouvelle explosion a secoué la capitale afghane vers 00h30 (heure locale) : selon les talibans, cette explosion est la conséquence de destructions d'équipements par l'armée américaine à l'aéroport, ce que celle-ci n'a pas confirmé dans l'immédiat, et pas d'un attentat.

Quel est le bilan ?

Au moins treize militaires américains ont été tués, a annoncé le Pentagone dans la nuit de jeudi à vendredi, alors que 18 autres soldats ont été blessés dans l'attentat. Dix des 13 militaires tués appartenaient au corps des Marines, a annoncé un porte-parole de cette branche de l'armée. Leurs identités ne seront divulguées que 24 heures après que leurs proches aient été informés de leur décès. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière contre l'armée américaine en Afghanistan depuis 2011. Les larmes aux yeux, Joe Biden a rendu hommage aux soldats tués, "des héros engagés dans une mission dangereuse et altruiste pour sauver d'autres vies".

De son côté, le régime taliban a recensé jusqu'à vingt morts et une cinquantaine de blessés. Mais selon un responsable de l'ancien gouvernement, le bilan, établi à partir de remontées d'informations depuis les hôpitaux locaux, pourrait atteindre 72 morts, dont de nombreux civils et 150 blessés. Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux ont montré des dizaines de victimes, mortes ou blessées, étendues dans les eaux saumâtres d'un canal d'égout, entourées de secouristes débordés et démunis. Hommes, femmes et enfants couraient dans tous les sens pour s'éloigner du lieu des explosions.

Vendredi, le ministre britannique des Affaires étrangères, Dominic Raab, a annoncé que deux Britanniques, ainsi que l'enfant d'un autre ressortissant britannique, ont été tués dans l'attentat. Le bilan total est d'au moins 85 morts et plus de 160 blessés. 

Qui est à l'origine de cet attentat ?

L'attaque meurtrière près de l'aéroport de Kaboul a été revendiquée par l'organisation Etat islamique, a rapporté Site Intelligence, centre américain spécialisé dans la surveillance des groupes islamistes et extrémistes. Dans un communiqué diffusé par son agence de propagande Amaq, le groupe terroriste affirme qu'un de ses combattants appartenant à l'ISPK, une branche de locale de l'EI, a franchi "toutes les fortifications de sécurité" et s'est approché à moins de "5 mètres de militaires américains" avant de déclencher sa ceinture explosive. 

>> Ce que l'on sait de la branche de l'Etat islamique à l'origine de l'attaque

La revendication du groupe terroriste ne mentionne qu'un seul kamikaze et qu'une seule bombe, mais Washington a de son côté fait état de deux attentats-suicides suivis d'une fusillade. "Deux jihadistes considérés comme appartenant à l'EI se sont fait sauter à la porte Abbey, suivis par des jihadistes de l'EI armés qui ont fait feu sur les civils et les militaires", avait ainsi précisé le général Kenneth McKenzie, chef du commandement central américain chargé de l'Afghanistan, lors d'une conférence de presse. 

Au lendemain de l'attentat, le Pentagone est revenu sur cette version des faits. "Nous ne pensons qu'il y ait eu de deuxième explosion à l'hôtel Baron ou près de l'hôtel, qu'il n'y avait qu'un seul auteur de l'attentat suicide", a déclaré le général Hank Taylor, lors d'une conférence de presse.

Les Etats-Unis s'attendent à ce que les attaques de l'Etat islamique "continuent". D'autant que la branche de l'ISPK (Etat islamique dans la province du Khorasan) a revendiqué certaines des attaques les plus sanglantes commises ces dernières années en Afghanistan, faisant des centaines de morts, en particulier parmi les musulmans chiites.

Quelles sont les réactions internationales ?

L'attentat à Kaboul a été fermement condamné par l'ensemble de la communauté internationale, à commencer par Joe Biden. Confronté à la plus grave crise depuis le début de son mandat et visiblement secoué, le président américain a réagi en prometant de "pourchasser" et de "faire payer" les auteurs de l'attaque. "L'Amérique ne se laissera pas intimider", a-t-il lancé d'un ton martial.

L'attaque à l'aéroport a aussi été dénoncée par les talibans. "L'Emirat islamique condamne fermement les attentats à la bombe ayant visé des civils à l'aéroport", a écrit sur Twitter le porte-parole de l'organisation, tout en précisant que l'attaque a eu lieu "dans une zone où les forces américaines sont responsables de la sécurité".

 Emmanuel Macron a également condamné "avec la plus grande fermeté les attaques terroristes" survenues près de l'aéroport de Kaboul. Dans un communiqué, le président français a exprimé "ses condoléances aux familles des victimes américaines et afghanes" et salué "l'héroïsme de celles et ceux qui sont sur le terrain pour mener à bien les opérations d'évacuation". Sur Twitter, il a promis de mener à leur terme les opérations d'évacuation.

Le secrétaire général de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (Otan), Jens Stoltenberg, a de son côté condamné "fermement cet attentat terroriste horrible". Le dirigeant a aussi expliqué que la priorité restait "d'évacuer autant de gens que possible vers un environnement sûr, le plus rapidement possible", alors que les opérations d'évacuation doivent se terminer avant la date butoir du 31 août.

La chancelière allemande Angela Merkel a dénoncé un attentat "absolument ignoble" alors que le Premier ministre britannique Boris Johnson a annoncé que les opérations d'évacuation de son pays allaient se poursuivre. "Nous arrivons maintenant vers la fin, la toute fin", a-t-il déclaré.

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