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Afghanistan : "plusieurs dizaines" de Français et des "Afghans qui ont rendu des services à nos armées" évacués dès lundi, indique Florence Parly

Dès que les dernières forces françaises ont quitté l'Afghanistan en 2014, "un travail considérable a été fait pour identifier les Afghans qui étaient éligibles à un accueil en France au titre des très éminents services qui ont été rendus", explique la ministre des Armées.

Article rédigé par franceinfo
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Florence Parly, ministre des Armées, le 7 juillet 2021. (LUDOVIC MARIN / AFP)

Alors que les talibans se sont emparés de Kaboul dimanche, signant ainsi leur victoire en  Afghanistan, l'évacuation des ressortissants étrangers s'organise. "Plusieurs dizaines" de Français mais aussi des "Afghans qui ont rendu de très éminents services à nos armées" vont être évacués, a indiqué lundi 16 août la ministre des Armées Florence Parly sur franceinfo. Des avions vont assurer des rotations entre Kaboul et la base militaire française aux Émirats arabes unis, avec "une première rotation d'ici la fin de ce lundi". La ministre souligne que la France n'a "pas attendu ces derniers jours pour appeler ses ressortissants à quitter l'Afghanistan", un vol de rapatriement avait notamment été affrété en juillet.

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franceinfo : Est-ce que l'évacuation des ressortissants français a déjà commencé ?

Florence Parly : Nous avons en effet déjà commencé à mobiliser des avions de transport qui sont partis hier soir et ce matin très tôt depuis la France pour rejoindre la base aérienne dont nous disposons aux Émirats arabes unis. L'objectif est ensuite de pouvoir faire des rotations entre les Émirats et Kaboul afin de procéder aux opérations d'évacuation. Et nous planifions la première rotation d'ici la fin de ce lundi. Donc oui, les opérations sont prêtes à être réalisées. Entre temps, nous avons organisé les conditions d'accueil des premiers évacués, qu'il s'agisse des ressortissants français qui seraient encore à Kaboul, mais qu'il s'agisse aussi des personnes qui sont sous notre protection et que nous allons évacuer. "

"La base des Émirats arabes unis va servir en quelque sorte de hub militaire pour assurer des norias entre Abou Dhabi et Kaboul et ensuite leur rapatriement jusqu'en France de ces personnes."

Florence Parly, ministre des Armées

à franceinfo

Et ça représente combien de personnes à évacuer pour parler tout d'abord des Français présents en Afghanistan ? Combien sont-ils ?

Nous n'avons pas attendu ces derniers jours pour appeler nos ressortissants à quitter l'Afghanistan. Depuis le mois d'avril, nous ne cessons d'exhorter nos compatriotes à quitter l'Afghanistan compte tenu de la dégradation très rapide de la situation sécuritaire dans ce pays. Au mois de juillet, nous avons affrété un vol afin de pouvoir rapatrier tous ceux qui étaient en situation et souhaitaient être rapatriés. Donc, on peut dire que la plupart de nos ressortissants ont déjà pu être rapatriés. Néanmoins, il en reste plusieurs dizaines, et notamment nos personnels diplomatiques qui ont assuré la délivrance des visas pour tous ceux qui étaient en capacité et qui souhaitaient rejoindre la France. Il y avait encore tout récemment des responsables et salariés des organisations non-gouvernementales qui oeuvrent depuis des années en Afghanistan, ces personnes qui doivent désormais être rapatriées dans les prochaines heures. Et puis, il y a bien sûr des personnes qui demandent la protection de la France.

"Nous faisons tout pour pouvoir faciliter l'arrivée en France de ceux qui ont la volonté et la capacité de rejoindre l'aéroport de Kaboul afin de pouvoir être évacués."

Florence Parly

à franceinfo

Mais la situation localement est extrêmement difficile, les communications sont très perturbées. Il est très périlleux de circuler par les voies routières. C'est le défi des prochaines heures.

Qui sont les ressortissants afghans qui pourraient être amenés à être évacués par les forces françaises, des gens qui ont travaillé pour l'armée française ?

Il y a bien sûr des personnels qui ont travaillé pour les armées françaises et nous n'avons pas attendu ces dernières heures pour le faire, puisque dès que les dernières forces françaises ont quitté l'Afghanistan, c'était en 2014, un travail considérable a été fait pour identifier les Afghans qui étaient éligibles à un accueil en France au titre des très éminents services qui ont été rendus par eux à nos armées. Nous avons depuis cette date rapatrié environ 1 350 Afghans qui correspondent à la fois aux personnes qui ont servi la France et leurs familles. Et puis, le président de la République avait demandé après son élection un nouvel examen des demandes qui avaient pu être exprimées par ces personnels, et demandé qu'un nombre significatif de personnes puissent être évacuées. Cela a été fait entre le mois de mai et le mois de juillet de cette année, puisque nous avons évacué plus de 600 personnes qui sont aujourd'hui désormais en France. C'est ce processus qui se poursuit dans les heures qui viennent.

La France a été engagée en Afghanistan entre 2001 et 2014, est-ce que la France porte aussi une part de responsabilité, comme l'armée américaine, dans la situation qu'on connaît aujourd'hui ?

La France n'est plus en Afghanistan depuis 2014. Il n'y a pas de parallèle à faire entre l'engagement de la France en Afghanistan et l'engagement des États-Unis, même si nous avons été dans une même opération, nous sommes partis et toutes les décisions qui ont été prises ultérieurement ont été des décisions qui n'ont pas concerné la France en tant qu'armée française. Aujourd'hui, la France a une priorité et une seule, c'est d'évacuer d'une part ses ressortissants qui sont encore en Afghanistan, d'évacuer les personnels qui ont rendu d'éminents services à notre pays en nous aidant au quotidien. Et par ailleurs de faire le maximum pour mettre en protection des personnalités qui ont défendu les droits, les droits de l'homme, des journalistes, des artistes, bref tous ceux qui se sont engagés pour ces valeurs que nous continuons de défendre partout dans le monde.

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