: Vidéo Guerre d'Algérie : le "massacre" de la rue d'Isly, à Alger en 1962, est "impardonnable pour la République", déclare Emmanuel Macron
Le 26 mars 1962, une semaine après les accords d'Evian, des soldats français avaient ouvert le feu sur des dizaines de manifestants qui tentaient de franchir un barrage militaire dans la capitale algérienne. Le bilan précis reste inconnu à ce jour.
Emmanuel Macron a poursuivi sa série de prises de parole et de commémorations liées à la guerre d'Algérie, mercredi 26 janvier, en recevant des associations de rapatriés français. Face à elles, le président de la République a reconnu le "massacre" de "dizaines" de manifestants français, opposés à l'indépendance de l'Algérie, par des militaires français, le 26 mars 1962 à Alger. Cet épisode, connu sous le nom de "fusillade de la rue d'Isly" et qui n'avait jamais été reconnu par la France, est "impardonnable pour la République", a déclaré le chef de l'Etat.
Une semaine après la signature des accords d'Evian et le cessez-le-feu en Algérie, des manifestants civils partisans de l'Algérie française qui tentaient de forcer le passage vers le quartier de Bab El-Oued, dans le centre d'Alger, avaient été la cible de tirs à un barrage tenu par l'armée française. Selon différentes sources, les soldats firent au moins une cinquantaine de morts, tous civils.
"Ce jour-là, les soldats français déployés à contre-emploi, mal commandés, ont tiré sur des Français (...) Ce jour-là, ce fut un massacre", a insisté Emmanuel Macron lors de son discours mercredi.
Un appel à reconnaître le massacre d'Oran
Le président de la République a également évoqué le massacre du 5 juillet 1962 à Oran, quelques heures avant la proclamation officielle de l'indépendance de l'Algérie. "Des centaines d'Européens, essentiellement des Français", avaient alors été tués. Il doit "lui aussi être regardé en face et reconnu", a déclaré Emmanuel Macron dans un possible appel du pied aux autorités algériennes. Les témoignages mettent notamment en cause des auxiliaires de police algériens et des membres de l'armée de libération nationale, branche armée du FLN.
Cette reconnaissance s'inscrit dans une série d'actes mémoriels, depuis le début du quinquennat et à l'approche du 60e anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie. Emmanuel Macron a reconnu la responsabilité de l'armée française dans la mort de Maurice Audin et de l'avocat nationaliste Ali Boumendjel, dénoncé les "crimes inexcusables" de la police lors du massacre de manifestants algériens à Paris en 1961, et demandé "pardon" aux harkis. Un projet de loi tentant de "réparer" leur préjudice est en cours d'examen au Parlement.
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