"C’est le mois saint et ça nous rend heureux d’acheter" : avant le ramadan, les Égyptiens tentent d'oublier la crise économique
Quelques jours avant le début du ramadan, dans la nuit du dimanche 10 au lundi 11 mars, l'heure était aux derniers achats dans les rues du Caire. "Même si la vie est chère, nous essayons de donner de la joie aux familles, raconte Saleh, vendeur de tissus d'une trentaine d'années. Nous essayons aussi de baisser les prix." Des prix qui ont beaucoup augmenté ces dernières années dans le pays d'Afrique du Nord, confronté à une grave crise économique.
La guerre entre Israël et le Hamas et celle entre la Russie et l'Ukraine ont gravement touché ses trois principales sources de revenus : le canal de Suez, le tourisme et l’argent envoyé par la diaspora. Récemment réélu, le président al-Sissi a trouvé un accord avec les Émirats arabes unis pour donner un peu d'air à son économie : en louant à long terme des terres sur la côte méditerranéenne, les finances du pays ont été renflouées de 35 milliards de dollars.
Plus de la moitié de la population sous le seuil de pauvreté
En deux ans, l’inflation a augmenté de 40% en Égypte et le pays est en manque de devises étrangères. Pour concurrencer le marché noir, qui représentait encore fin février le double de la valeur de la livre égyptienne, la Banque centrale a décidé, la semaine dernière, de faire flotter le taux de sa monnaie. Celle-ci a perdu un tiers de sa valeur. "Bien sûr que tout est plus cher, c’est à cause de l’inflation. Tout est lié au dollar", témoigne Moushira, habitante de la capitale égyptienne.
En pleine recherche d'une lampe traditionnelle, elle n'a cependant pas l'intention de rogner sur les dépenses pour la période du mois saint. "Quand vous êtes heureux, vous faites en sorte d’économiser de l’argent pour acheter le plus de choses possibles pour le ramadan, développe-t-elle. C’est vraiment excitant. C’est le mois saint et ça nous rend heureux d’acheter le plus de choses possibles".
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