Égypte : la répression des opposants politiques se poursuit
Emmanuel Macron reçoit à partir du lundi 7 décembre son homologue égyptien, Abdel Fattah al-Sissi. Il n'a pas occulté le sujet des droits de l'Homme, mais selon lui, cela ne conditionne pas leur coopération. Au Caire, les opposants sont arrêtés, torturés et parfois exécutés.
Au Caire (Egypte), cela fait deux mois que Laïla Soueif, professeure d'université, n'a pu rendre visite à son fils en prison. "Si je ne recevais pas de lettres, je ne saurais rien de lui. Je ne saurais même pas s'il est toujours en vie", déplore-t-elle. Alaa Abdel Fattah est l'un des visages de la révolution de 2011 dans le pays. Ce blogueur milite pour la démocratie et la liberté d'expression. Arrêté et relâché à plusieurs reprises, il est à nouveau derrière les barreaux depuis plus d'un an. En juin dernier, Sanaa, sa jeune sœur, militante elle aussi, a été enlevée en pleine rue par des policiers en civil.
Al-Sissi reçu par Emmanuel Macron
"Sous Moubarak, sous el-Sadate, et même sous Nasser, qui était pourtant très autoritaire, ça n'avait rien à voir avec ce qu'on connaît aujourd'hui", critique Laïla Soueif. Arrivé au pouvoir à la suite d'un coup d'état militaire en 2013, le maréchal al-Sissi ne tolère aucune contestation. La répression s'abat sur tous ceux qui osent élever la voix, que ce soit pour dénoncer la corruption du régime ou la hausse des prix.
Lundi 7 décembre, le président égyptien a été reçu par Emmanuel Macron, avec lequel il s'est opposé sur le plan de la laïcité. "Répondant à une question d'un journaliste égyptien sur les caricatures de Mahomet, Emmanuel Macron a dit, je le cite, 'ce n'est pas la loi de l'islam qui s'applique en France, mais la loi d'un peuple souverain qui l'a votée pour lui. Surprise, le président égyptien, alors qu'il n'était pas interrogé, tient à son tour à prendre la parole et dit 'les valeurs religieuses sont sacrées, elles ont la suprématie sur tout'", décrit le journaliste Jeff Wittenberg, en direct du palais de l'Élysée.
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