Egypte : le détenu Alaa Abdel Fattah a cessé sa grève de la faim
Pour dénoncer son incarcération, le militant avait arrêté de s'alimenter et de boire début novembre pour l'ouverture de la COP27 à Charm el-Cheikh.
"J'ai mis un terme à ma grève de la faim." Le détenu politique égypto-britannique, Alaa Abdel Fattah, a écrit qu'il n'était plus en grève de la faim dans une lettre remise mardi 15 novembre à sa famille. Dans cette missive datée de lundi, le prisionnier, qui aura 41 ans le 18 novembre, écrit : "Je veux fêter mon anniversaire avec vous jeudi, ramenez un gâteau." Ses proches espèrent donc le voir prochaînement, après avoir été privés de visite pendant un mois.
Dans le courrier, le blogueur prodémocratie, icône du Printemps arabe et bête noire du régime d'Abdel Fattah Al-Sissi, n'explique pas pourquoi il a recommencé à se nourrir. Il affirme seulement : "Je vous verrai au parloir et je vous dirai tout alors." C'est Mona Seif, sa sœur, qui a posté en ligne la courte lettre remise à sa mère à la prison. "Je ne serai tranquille qu'une fois que ma mère et ma sœur auront vu Alaa de leurs propres yeux", a-t-elle écrit sur Twitter.
Sa famille toujours dans le doute
"Que s'est-il passé à l'intérieur ? Qu'est-ce qui a été négocié ?" s'interroge également sa tante, la célèbre écrivaine Ahdaf Soueif. "N'oublions pas qu'Alaa n'a aucune idée du soutien qui l'entoure à l'extérieur. Il est en prison, sans autre information que celles que [ses geôliers] décident de lui donner."
So what happened inside? What was negotiated? Let's remember that Alaa had no idea of the size of the support surrounding him. He is on his own, in prison, with no information except what they choose to give him. #FreeAlaa #FreeThemAll https://t.co/DYYiUiwRBX
— Ahdaf Soueif (@asoueif) November 15, 2022
Pour dénoncer son incarcération et celle des 60 000 détenus d'opinion que compte l'Egypte, selon des ONG, Alaa Abdel Fattah n'a avalé pendant sept mois que 100 calories par jour. Le 2 novembre, il avait cessé de manger et le 6 novembre, à l'ouverture de la COP27 en Egypte, il avait décidé de ne plus boire non plus. Sa famille le disait en danger de mort.
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