Référendum sur la Constitution au Gabon : près de 92% pour le "oui", selon les résultats provisoires

Le taux de participation s'élève à 53,54%, très en dessous des premières estimations, selon les données provisoires du ministère de l'Intérieur.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Un électeur dépose son bulletin dans un bureau de vote lors du référendum au Gabon, à Libreville, le 16 novembre 2024. (NAO MUKADI / AFP)

Les Gabonais ont massivement validé, avec 91,8% de "oui", la nouvelle Constitution rédigée par le régime militaire du général Brice Oligui Nguema. La réforme est présentée comme un "tournant majeur" pour le pays après la chute de la dynastie Bongo. Enjeu crucial de cette consultation portée par le nouvel homme fort du pays, le taux de participation s'est élevé à 53,54% – bien en-deça des premières estimations (71%) –, selon les données provisoires publiées dimanche 18 novembre par le ministère de l'Intérieur.

Un total de 868 115 électeurs étaient appelés samedi à déposer un bulletin vert pour le "oui" ou rouge pour "non" pendant la journée de vote, présentée par le pouvoir comme un "moment historique", un peu plus d'un an après le putsch qui a mis fin à 55 ans de règne de la famille Bongo. Les 173 articles de la nouvelle loi fondamentale, fruit de contributions récoltées au printemps lors d'un dialogue national, consacrent entre autres un mandat de sept ans renouvelable une seule fois, avec un régime présidentiel doté d'un pouvoir exécutif fort, sans Premier ministre et l'impossibilité d'une transmission dynastique du pouvoir. Son deuxième article grave dans le marbre l'accession au pouvoir de la junte menée par le général Oligui le 30 août 2023, avec l'instauration d'une "fête de la libération".

Aucun incident majeur signalé

Une fois les résultats définitifs confirmés par la Cour constitutionnelle, la prochaine étape sera la tenue d'une élection présidentielle, actuellement prévue en août 2025, pour mettre un terme définitif à la transition. Le général Oligui a promis de rendre le pouvoir aux civils mais il ne cache pas ses ambitions présidentielles en promettant aussi un "essor vers la félicité" à ce pays à la fois riche en pétrole et lourdement endetté. "Nous sommes là pour construire le pays. Et ce pays, on va le construire ensemble", a-t-il déclaré vendredi.

Les autorités ont renforcé depuis vendredi le couvre-feu mis en place depuis le putsch, avec des horaires "réaménagés" de minuit à 5 heures du matin "durant toute la période du processus électoral". Aucun incident majeur n'a été signalé pendant la journée de vote, selon les autorités et le réseau d'observateurs citoyens (ROC), une plateforme d'associations locales soutenue par les Nations unies. Le pouvoir a présenté comme une "garantie de transparence" la présence d'une trentaine de missions d'observateurs internationaux. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.