La fin du remplissage du méga-barrage sur le Nil relance les tensions entre l'Ethiopie et l'Egypte
L'Ethiopie a annoncé, dimanche 11 septembre, avoir terminé le remplissage du grand barrage de la Renaissance, qu'elle a construit sur le Nil, ravivant les tensions avec l'Egypte, qui a condamné une opération "unilatérale" et "illégale". Le Soudan, autre pays situé en aval de ce méga-barrage présenté comme le plus grand d'Afrique, n'avait pas réagi dimanche soir.
Ces dernières années, Khartoum et Le Caire ont à plusieurs reprises demandé à l'Ethiopie de cesser le remplissage du réservoir de ce barrage, en attendant un accord tripartite sur ses modalités de fonctionnement. Des négociations entre les trois pays, interrompues depuis avril 2021, avaient repris le 27 août dernier.
Dépendance au Nil contre besoin d'électricité
"Il y a eu beaucoup de défis, nous avons souvent été poussés à faire marche arrière. Nous avons eu un défi interne et des pressions extérieures. Nous avons atteint [ce stade] en faisant face avec Dieu", a salué le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed.
Le ministère des Affaires étrangères égyptien a de son côté dénoncé cette opération. Le "remplissage du réservoir du barrage de la Renaissance sans accord avec les deux pays en aval [l'Egypte et le Soudan] est (...) illégal" et "pèsera" sur les négociations entre les trois pays, a-t-il expliqué dans un communiqué. L'Egypte considère ce méga-barrage comme une menace existentielle, car le pays dépend du Nil pour 97% de ses besoins en eau.
Avec ce méga-barrage hydroélectrique (1,8 km de long, 145 mètres de haut) capable de générer à terme plus de 5 000 mégawatts, l'Ethiopie entend doubler sa production d'électricité. Aujourd'hui, seule près de la moitié de ses 120 millions d'habitants ont actuellement accès.
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