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Inondations en Libye : les besoins d'aide sont "d'une ampleur assez incroyable", témoigne la coordinatrice de MSF sur place

La ville de Derna, sur la côte libyenne, a été dévastée par la tempête Daniel. La coordinatrice de Médecins sans frontières décrit une ville "séparée en deux par l'eau".
Article rédigé par Valentin Dunate
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Des bâtiments détruits à Derna, dans l'est de la Libye, après les inondations qui ont frappé la ville,  le 13 septembre 2023. (WESAM ALHAMALE / AFP)

Les besoins d'aide en Libye sont "d'une ampleur assez incroyable", a témoigné vendredi 15 serptembre sur franceinfo Manoelle Carton, la coordinatrice de Médecins sans frontières (MSF) à Derna, sur la côte libyenne, après les inondations meurtrières qui ont touché le pays. Des quartiers entiers de la ville ont été emportés par les eaux.

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"La ville a été séparée en deux par l'eau, avec la partie ouest qui est celle qui a eu les plus gros dégâts", raconte Manoelle Carton. L'équipe de MSF est arrivée avec "énormément de support en termes de staff médical", car "énormément" de soignants libyens "sont morts".

Dans les trois centres médicaux visités par MSF, "un est fermé parce que tout le staff médical est décédé" et "les deux autres fonctionnent avec du staff médical venu de Tripoli", détaille la coordinatrice de l'ONG. Mais ces centres ont besoin "de support". Manoelle Carton précise "les besoins les plus urgents" à pallier. Cela concerne notamment "la santé mentale pour tout le monde, population, travailleurs, médecins". Tous ont subis les "évènements" et "ont des traumas qui s'inscrivent". Elle cite notamment le témoignage d'un Libyen "qui a perdu neuf personnes de sa famille".

Un risque de "maladies liées à l'eau"

Les équipes de MSF sont arrivées jeudi sur place après "la phase la plus aiguë de l'urgence", explique Manoelle Carton. Il n'y a "plus de corps dans les rues. La majorité des corps ont déjà été enterrés dans des cimetières ou des fosses communes, ce qui pose des soucis avec la population, parce qu'il n'y a pas eu d'identification". L'organisation va à présent s'attacher à "cartographier" les urgences en faisant un "bilan au niveau hygiène et assainissement". Car, "avec toute l'eau qui s'est accumulée", il faut prévenir "des affections et des maladies liées à l'eau".

La coordinatrice de l'ONG décrit également "une situation fort chaotique qui manque de coordination" dans Derna, car beaucoup de "volontaires viennent de tous les coins de la Libye" provoquant "des files de voitures pour entrer dans la ville". "Mais cela se met en place petit à petit." Pour organiser les secours, Médecins sans frontières se coordonne avec les autorités. Le ministre libyen de la Santé "essaie de bien répartir les différents acteurs qui veulent intervenir, afin de voir où sont les besoins les plus précis et qui peut intervenir où". Après la partie ouest de Derna, MSF va également faire un état des lieux du côté est de la ville "pour visiter les centres de santé", ajoute Manoelle Carton.

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