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L'OMS ouvre la voie à la médecine traditionnelle africaine

La section Afrique de l'OMS souhaite apporter une aide à la médecine traditionnelle afin de lutter contre le coronavirus.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Dans un village proche d'Antananarivo, la capitale de Madagascar, une jeune femme bat l'artémisia sèche pour en récupérer les graines. (RIJASOLO / AFP)

La section Afrique de l’OMS vient d’annoncer la mise en place d’un protocole pour les essais de phytothérapie pour lutter contre le Covid-19. "Tout comme dans d'autres domaines de la médecine, une science solide est la seule base pour des thérapies de médecine traditionnelle sûres et efficaces", a déclaré le docteur Prosper Tumusiime, directeur du département Couverture sanitaire universelle et parcours de vie au Bureau régional de l'OMS pour l'Afrique.

Les essais cliniques de phase III sont essentiels pour évaluer pleinement la sécurité et l'efficacité d'un nouveau produit médical. Ils permettent d’étudier la tolérance des patients à un nouveau médicament et de juger de son efficacité. Il est comparé à un traitement existant ou à un placebo.

Des milliers de volontaires

L’essai de phase III se fait sur une grande population. Ainsi, pour son vaccin anti-Covid-19, l’entreprise Moderna prévoit de travailler sur 30 000 volontaires répartis sur 100 sites de recherche aux Etats-Unis.

Il est clair que ce genre de campagne doit être particulièrement encadré pour compiler et traiter correctement l’ensemble des résultats. Aussi, pour ce qui concerne l'Afrique, un conseil de sécurité et de contrôle des données formulera également des recommandations sur la poursuite, la modification ou l'arrêt d'un essai.

Si un produit de médecine traditionnelle s'avère sûr, efficace et de qualité assurée, l'OMS recommandera une fabrication locale à grande échelle et rapide, a expliqué le Dr Tumusiime.

Test du Covid-organic ?

Voilà qui devrait couper court aux rumeurs et aux polémiques concernant le traitement de la maladie. On pense notamment au Covid-Organics, une tisane à base de plantes élaborée à Madagascar et défendue par le président Andry Rajoelina. L'efficacité du "remède" n’a pas été prouvée, et rapidement un bras de fer s’est engagé entre l'OMS et les supporters du Covid-Organics.

L’utilisation de l’artémisia a relancé le débat sur la médecine traditionnelle, en particulier africaine. Au mois de mai dernier, l'Organisation mondiale de la santé se montrait pour le moins très réservée quant à l’efficacité du breuvage. "Des plantes médicinales telles que l'artemisia annua sont considérées comme des traitements possibles (contre le Covid-19), mais des essais devraient être réalisés pour évaluer leur efficacité et déterminer leurs effets indésirables", expliquait le bureau Afrique de l’OMS.

Cette fois, un protocole précis permettra de juger de l'efficacité de telle ou telle plante. Un comité de 25 experts est chargé de soutenir les pays qui travaillent sur des thérapies contre le virus basées sur la médecine traditionnelle.

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