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Les projets de gazoducs et d'exploitation offshore se multiplient sur le continent africain

Ces projets gaziers dépassent les projets pétroliers. La production de gaz pourrait stimuler l'industrialisation du continent. 

Article rédigé par franceinfo Afrique avec AFP
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Une vue de la plateforme de gaz naturel Leviathan au large des côtes israéliennes, le 19 décembre 2019. Une partie du gaz sera exportée vers les usines de liquéfaction égyptiennes. Les deux pays ont approuvé la construction d'un nouveau gazoduc.  (JACK GUEZ / AFP)

A terre ou en mer, le gaz a le vent en poupe en Afrique. D'après les statistiques de l'Opep, le continent recèle un énorme potentiel gazier, estimé à 16 000 milliards de mètres cubes de gaz (à la fin 2019).

L'Egypte et Israël renforcent leur coopération gazière

Les deux pays se sont engagés le 21 février 2021 à construire un nouveau gazoduc, pour exploiter les gisements en Méditerranée orientale. Le ministre égyptien du Pétrole et des Ressources minières, Tarek El-Molla, et son homologue israélien, Yuval Steinitz, se sont mis d'accord sur "la construction d'un gazoduc offshore reliant les champs gaziers au large d’Israël à des installations de liquéfaction en Egypte", ont déclaré des sources israéliennes proches des négociations. L’idée est "d'accroître les exportations de gaz vers l'Europe à partir des installations de liquéfaction en Egypte et ainsi répondre à la demande croissante pour le gaz naturel", ont-elles ajouté.

Après une décennie de travaux et des milliards de dollars investis, le gisement gazier Leviathan, situé à 130 kilomètres des côtes israéliennes au niveau de Haïfa, avait extrait en décembre 2019 ses premiers mètres cubes de gaz.

L'Algérie et le Maroc en concurrence pour le gaz nigérian

Le Nigeria a également un projet de gazoduc vers le Maghreb et l'Europe. L’Algérie et le Maroc se livrent à ce sujet une concurrence acharnée pour le gaz nigérian. Lors de sa visite le 25 novembre 2020 au Nigeria, le ministre algérien des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a tenté de relancer son vieux projet de gazoduc transsaharien entre Alger et Abuja. Surnommé le Transsaharien, le projet de 4 128 kilomètres a germé dans les années 1980, mais l’accord concrétisant les études n’a été signé qu’en 2009 par les gouvernements du Niger, du Nigeria et de l'Algérie.

Il pourrait partir de la ville de Warri au Nigeria et aboutir à Hassi R’mel en Algérie en passant par le Niger. Mais le gazoduc traverse plusieurs zones instables (où sévit Boko Haram, notamment) qui mettent en péril sa sécurité et donc sa fiabilité. C'est pourquoi le Maroc propose une route alternative, plus à l’ouest, qui a les faveurs de la Cédéao car elle permettrait de traverser de nombreux pays d'Afrique de l'Ouest.

Notons que l’Europe est favorable à la construction de ce gazoduc dans lequel elle voit une source de diversification de ses fournisseurs en gaz.

Gaz offshore à tous les étages

L'Algérie est le pays qui produit le plus de gaz sur le continent, devant le Nigeria, la Libye, l'Egypte ou la Guinée-Equatoriale. Mais d'autres pays d’Afrique subsaharienne émergent. On pense à l'Angola, au Mozambique et, à un horizon plus lointain, à la Tanzanie.

Le groupe français Total a lancé en juin 2019 un projet estimé à vingt milliards de dollars pour exploiter une énorme usine de gaz naturel liquéfié (GNL) au nord du Mozambique, qui devrait produire jusqu'à 13,1 millions de tonnes de GNL par an à partir de 2024. Il s’agit à ce jour du plus gros investissement privé d’Afrique.

Au Sénégal, et dans une moindre mesure en Mauritanie, les cinq dernières années ont vu se succéder un grand nombre de découvertes gazières de classe mondiale. Au point que certains ont qualifié, un peu vite, la région de "futur émirat du gaz". Prévue pour débuter à l’horizon 2022-2023, l’exploitation de gaz sénégalais devrait rapporter quelque 30 milliards de dollars sur une période de trente ans.

Le Gabon compte également sur le développement de l'exploration au large de ses côtes dans la région pré-salifère (très profonde) qui recèlerait d’importants gisements de pétrole et de gaz naturel.

Ces projets de gaz naturel liquéfié permettront aux pays africains, notamment ceux situés au sud du Sahara, de devenir à l'avenir de grands pays producteurs. Le gaz étant principalement utilisé à des fins industrielles, sa production pourrait stimuler l'industrialisation du continent grâce à un approvisionnement énergétique à faible coût.

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