Egypte : figure du Printemps arabe, Ahmed Douma condamné à 15 ans de prison ferme
Une cour pénale du Caire a condamné à 15 ans de prison ferme Ahmed Douma, une célèbre figure de la révolution égyptienne de 2011, rejugé après avoir été condamné à la prison à vie en 2015, selon une source judiciaire.
Agé aujourd’hui de 34 ans et en prison depuis 2013, Ahmed Douma était accusé d'avoir participé à des violences dans le sillage de la révolution, qui a provoqué la chute du président Hosni Moubarak lors du Printemps arabe. Il a été condamné le 9 janvier 2019 pour "rassemblement, possession d'armes blanches et de (cocktail) Molotov et agression sur des membres des forces armées et de la police", selon la source judiciaire.
Les juges lui ont également reproché d'avoir dégradé des bâtiments publics, dont le siège du Conseil des ministres.
Les militants laïques et pro-démocratie pourchassés
En 2015, lors d'un premier procès, il avait été condamné à la prison à vie, soit 25 ans en Egypte. Mais en octobre 2017, la Cour de cassation égyptienne avait ordonné un nouveau procès. C'est à l'issue de celui-ci que le militant blogueur a été condamné à "15 ans de prison ferme et six millions de livres (290 000 euros) d'amende", a indiqué une source judiciaire le 9 janvier. Les parties peuvent interjeter appel.
Depuis la destitution par l'armée du président islamiste Mohamed Morsi en 2013, le régime de l'actuel chef de l'Etat Abdel Fattah al-Sissi est accusé de mener une répression acharnée contre les Frères musulmans, mais également contre les militants laïques et pro-démocratie tels que Douma.
Si plusieurs figures de la révolution de 2011 sont derrière les barreaux, la plupart des hommes forts du régime de Hosni Moubarak, un temps inquiétés par la justice, ont progressivement été libérés et acquittés.
Le président le plus répressif de l'Egypte moderne
En 2011, des centaines de milliers de manifestants étaient descendus dans les rues en Egypte pour réclamer "pain, liberté et justice sociale" face à un régime considéré comme dictatorial et corrompu. Près de huit ans après la révolution, la grande majorité des experts estime que le régime d'Abdel Fattah al-Sissi est le plus répressif de toute l'histoire de l'Egypte moderne.
Dans une interview récemment diffusée par la chaîne américaine CBS, il a déclaré que l'Egypte ne comptait pas de "prisonniers politiques ou d'opinion". Le Caire a d'ailleurs vainement tenté d'empêcher la diffusion de l'entretien en question. Les autorités nient systématiquement les allégations de violations des droits de l'Homme.
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