Antony Blinken en Afrique pour rappeler que les pays africains sont des "partenaires essentiels" pour les Etats-Unis
Le chef de la diplomatie américaine entame sa deuxième tournée en Afrique subsaharienne le 7 août.
Le continent africain est devenu, ces derniers jours, le théâtre d'un impressionnant ballet diplomatique. Après le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et le président Français Emmanuel Macron, c'est au tour du secrétaire d'Etat américain Antony Blinken de se rendre en Afrique subsaharienne. La première étape de la tournée africaine du diplomate sera l'Afrique du Sud, confrontée à une importante crise socio-économique exacerbée par la multiplication des coupures d'électricité.
Dans la nation arc-en-ciel où il séjournera du 7 au 9 août, il devrait dévoiler la stratégie de l'administration Biden pour l'Afrique subsaharienne. Selon le communiqué du département d'Etat américain, ce sera l'occasion de souligner que "les pays africains sont des acteurs géostratégiques et des partenaires essentiels pour les questions les plus urgentes de notre époque", notamment le changement climatique, l’insécurité alimentaire ou encore la question des pandémies. Un message qu'il avait déjà fait passer lors de sa première tournée africaine qui l'avait conduit au Kenya, au Nigeria et au Sénégal en 2021.
De la paix dans les Grands Lacs
La deuxième étape de son nouveau périple africain sera la République démocratique du Congo (RDC) où la Mission des Nations unies (Monusco) dans le pays est, comme en 2015, devenue indésirable. Notamment dans l'est qui essuie depuis quelques mois les attaques sanglantes de la rébellion du M23. Un rapport confidentiel des Nations unies vient d'apporter les preuves que le Rwanda soutient le groupe rebelle, confirmant ainsi les accusations portées par Kinshasa à l'encontre de son voisin. Avec les autorités congolaises et la société civile, le diplomate américain évoquera la présidentielle de 2023 et se concentrera, entre autres, sur "le soutien aux initiatives régionales africaines visant à promouvoir la paix dans l’est de la RDC et dans la région des Grands Lacs".
De paix et de sécurité, il en sera aussi question au Rwanda, dernière étape de la tournée africaine d'Antony Blinken qui s'achèvera le 12 août. A Kigali, il sera question du "rôle que le gouvernement rwandais peut jouer pour réduire les tensions et les violences actuelles dans l’est de la RDC". Les autorités rwandaises ont estimé que les allégations du rapport de l'ONU sur les liens de Kigali avec le M23 étaient "non valides". Au Rwanda, Antony Blinken abordera également les questions relatives à "la démocratie et aux droits humains", notamment "la détention injustifiée" de Paul Rusesabagina, résident permanent aux Etats-Unis. Accusé de terrorisme, l'homme qui a sauvé plus d'un millier de vies pendant le génocide de 1994 a été condamné à 25 ans de prison en 2021.
Entre les Etats-Unis et la Russie, un choix "simple"
Sur le continent africain, Antony Blinken a été précédé par l'ambassadrice américaine aux Nations unies, Linda Thomas-Greenfield. Cette dernière a quitté, le 3 août, les Etats-Unis pour une visite de quatre jours à destination de l'Ouganda, du Ghana et du Cap-Vert. Interrogée sur l'intérêt récent que les Russes et les Américains semblaient avoir pour les pays africains, lors de la conférence de presse annonçant sa tournée africaine, elle a déclaré que Washington ne demandait pas "aux Africains de faire un choix entre les Etats-Unis et la Russie". Un choix, au demeurant "simple", selon elle, au regard de "la relation de longue date" que Washington entretient avec le continent et des investissements américains dans les pays africains.
En Ouganda, où le ministre russe de Affaires étrangères Sergueï Lavrov a séjourné avant elle, Linda Thomas-Greenfield a déclaré que les Etats africains avaient "le droit de choisir qui sont leurs amis et qui sont leurs ennemis". "Nous sommes ici en tant qu'amis de l'Ouganda", a-t-elle ajouté le 4 août à Kampala, la capitale ougandaise lors d'une conférence de presse.
La rhétorique de la diplomate américaine à propos de la Russie est semblable à celle d'Antony Blinken lors de sa première tournée en Afrique subsaharienne. "Nous ne voulons pas que vous fassiez un choix. Nous voulons vous donner des choix", déclarait alors le secrétaire d'Etat américain le 19 novembre 2021 au siège de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) à Abuja, la capitale politique du Nigeria. Washington défendait alors ses intérêts sur le continent face à la Chine.
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