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Soudan : quatre manifestants tués lors d'une mobilisation contre le pouvoir militaire

Dans la capitale du pays, Khartoum, les manifestants ont protesté contre la mainmise de l'armée sur le pays, depuis le putsch du 25 octobre.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Les opposants au pouvoir militaire soudanais ont manifesté à Khartoum, le 30 décembre 2021. (MAHMOUD HJAJ / ANADOLU AGENCY / AFP)

La violence s'est de nouveau déchaînée, jeudi 30 décembre, au Soudan. Quatre manifestants ont été tués près de Khartoum et des dizaines de personnes ont été blessées parmi une foule qui conspue le pouvoir militaire, bravant balles réelles, grenades lacrymogènes et coupure des communications. Selon un syndicat de médecins prodémocratie, les quatre manifestants ont été tués par balles à Omdourman, la banlieue nord-ouest de Khartoum, reliée à la capitale par un pont.

Dans un appel relayé par des pages Facebook tenues par des Soudanais résidant à l'étranger, les médecins ont déploré que les forces de l'ordre "empêchent les ambulances d'approcher" des victimes. Ils ont appelé en renfort des médecins à l'hôpital Arbaïn d'Omdourman "car les putschistes utilisent des balles réelles contre les manifestants", et ont fait état de "dizaines de blessés".

L'internet mobile et les appels téléphoniques coupés

Il est impossible de savoir exactement quelle était l'ampleur de la répression, car les autorités ont coupé dans la matinée l'internet mobile et les appels téléphoniques, locaux comme ceux venus de l'étranger. En outre, la télévision satellitaire basée à Dubaï Al-Arabiya a annoncé que plusieurs de ses journalistes avaient été blessés dans une attaque contre son bureau par les services de sécurité. La chaîne locale el-Sharq a elle aussi affirmé avoir été empêchée de couvrir l'actualité du jour par les forces de sécurité.

A chaque nouvel appel à manifester pour "la révolution" et contre le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, qui a renforcé son pouvoir avec un putsch le 25 octobre, les autorités mobilisent de nouvelles techniques pour tenter d'endiguer l'opposition.

Outre les perquisitions musclées chez les médias, les forces de sécurité (policiers, militaires et paramilitaires des Forces de soutien rapide) avaient installé tôt jeudi des caméras sur les principaux axes de Khartoum, inquiétant un peu plus les militants qui dénoncent des rafles ininterrompues depuis des semaines dans leurs rangs. Cela n'a pas empêché des dizaines de milliers de manifestants de scander de nouveau "Non au pouvoir militaire" et "Les militaires à la caserne !" à Khartoum, mais aussi à Kessala et à Port-Soudan, dans l'Est, ou à Madani, au sud de la capitale.

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