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"Il est considéré comme le père de tous les Tunisiens" : à Tunis, le sort du président Béji Caïd Essebsi préoccupe certains habitants

Il n'y a "pas de vacance" du pouvoir en Tunisie, a assuré la présidence, au lendemain du grave malaise du chef de l'Etat Béji Caïd Essebsi. Les habitants de la capitale sont partagés sur le sort du président.

Article rédigé par Benjamin Illy
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La président tunisien Béji Caïd Essebsi le 31 mars 2019 à Tunis. (FETHI BELAID / POOL)

A Tunis, au lendemain du double attentat-suicide revendiqué par le groupe État Islamique qui a fait un mort et huit blessés, les habitants sont anxieux. Inquiets de l'impact éventuel de cette attaque sur le tourisme, et anxieux de l'état de santé du président Béji Caïd Essebsi. À 92 ans, le plus vieux chef d'État du monde après la reine d'Angleterre a été hospitalisé en urgence jeudi 27 juin après un malaise. Son entourage assure qu'il va "mieux", mais globalement, dans la capitale tunisienne, les habitants sont mitigés sur le sort de Béji Caïd Essebsi, à l'image de ce carrossier croisé dans le centre-ville. "Essebsi ou un autre, c'est la même [chose], c'est tous les mêmes," dit-il.

"On n'a confiance en personne"

Hamda, 65 ans, banquier à la retraite, est déçu par Béji Caïd Essebsi. Il a voté pour le chef de l'État lors de son élection en 2014. "À ce moment là, il représentait beaucoup pour nous, explique Hamda. On ne voulait pas d'Ennahda, on ne voulait pas des islamistes, parce qu'ils sont très mauvais. Il représentait le secours pour tout le monde. Mais, malheureusement, il n'a pas terminé. Il a fait une coalition avec Ennahda, catastrophe pour nous." 

Il nous a promis beaucoup de choses, mais il n'a rien fait. Pendant toute cette période de quatre ans, il n'a rien fait de bien pour le peuple tunisien.

Hamda, 65 ans

à franceinfo

"La vie est devenue très chère, le chômage, de plus en plus, la santé, l'éducation, le transport... Le niveau de vie s'est réduit. On n'a rien vu de lui", reprend le banquier à la retraite. L'élection présidentielle et les élections législatives auront lieu à l'automne. "On n'a confiance en personne," constate Hamda.

"Je l'imagine comme mon père"

Ce n'est pas l'avis de Mouna, 48 ans, cadre dans une société bancaire. "Il est considéré comme le père de tous les Tunisiens, surtout avec son âge, 92 ans, dit-elle avec affection. Je l'imagine comme mon père. Je le respecte, aussi. Je souhaite qu'il se rétablisse, mais je ne souhaite plus qu'il reste président, puisqu'il est défaillant côté santé." Pourtant, Mouna n'est pas inquiète pour l'avenir du pays. "Vu le statut actuel de M. Youssef Chahed, dit-elle, parlant du Premier ministre tunisien en qui j'ai confiance vraiment, il va conduire le pays vers la lumière."  

Mais Youssef Chahed n'est pas aux commandes, loin de là, puisque la présidence assure qu'il n'y a pas de vacance du pouvoir. Béji Caïd Essebsi, qui n'est pas candidat à sa rééléction reste officiellement le chef de l'État depuis son lit d'hôpital.

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