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Chili : les employeurs vont désormais cotiser pour la retraite de leurs salariés, annonce le président

Le système ne prévoyait jusque-là aucune cotisation des employeurs et l'Etat intervient seulement pour permettre aux plus démunis de toucher le minimum vieillesse.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le président chilien Sebastian Pinera à l'ONU, le 27 septembre 2018. (CARLO ALLEGRI / REUTERS)

C'est une première dans le pays. Les employeurs chiliens vont désormais cotiser pour la retraite de leurs employés, a annoncé le président Sebastian Piñera, mercredi 15 janvier, dans une nouvelle tentative d'apaiser la crise sociale qui secoue le Chili depuis près de trois mois.

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Le président conservateur a annoncé qu'il allait déposer un projet de loi au Parlement, où sa coalition de droite est majoritaire. Le texte prévoit une augmentation progressive des cotisations, de 10 à 16%, grâce à la participation des employeurs. Cela "va bénéficier principalement aux femmes, à la classe moyenne, aux plus âgés qui sont dépendants", a affirmé le chef de l'Etat, qui fait face depuis le 18 octobre à un mouvement social sans précédent.

Des retraites inférieures au salaire minimum

Le régime de retraites chilien, datant de la période de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990), s'appuie sur un système de capitalisation entièrement individualisée pour les salariés : il oblige les travailleurs à verser 10% de leurs salaires sur un compte individuel géré par des Administrateurs de fonds de pensions (AFPs), des organismes financiers privés chargés de les faire fructifier.

Le système ne prévoyait jusque-là aucune cotisation des employeurs et l'Etat intervient seulement pour permettre aux plus démunis de toucher le minimum vieillesse. La réforme de ce régime est au cœur des revendications du mouvement de contestation sociale, car il a plongé de nombreux Chiliens dans la pauvreté, les condamnant à des retraites inférieures au salaire minimum (301 000 pesos, 375 euros par mois). De précédentes tentatives de réformes s'étaient heurtées à l'opposition de la droite et du patronat.

Mis au pied du mur par la fronde sociale, Sebastian Piñera a annoncé au cours des derniers mois de nouvelles mesures sociales, dont une augmentation de 50% du minimum vieillesse. Un référendum sur un changement de Constitution, également héritée de la dictature, aura lieu le 26 avril.

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