Françaises tuées en Argentine : les familles inquiètes de voir l'enquête française écartée
La justice argentine n'a toujours pas statué sur la prise en compte des éléments récoltés par les investigations françaises. Pour les parties civiles, cet "oubli" accentue l'angoisse d'un verdict favorable aux trois hommes dans le box.
Depuis un mois, les trois Argentins soupçonnés des viols et meurtres de Cassandre Bouvier et Houria Moumni, en 2011, sont jugés par le tribunal de Salta (Argentine). Ces deux Françaises ont été agressées alors qu'elles visitaient un site touristique. Leurs familles perdent aujourd'hui l'espoir de voir ces hommes condamnés pour les faits qui leur sont reprochés. Selon leur avocat en France, Me Ludovic Beaune, la cour constituée de trois juges professionnels s'apprête "à rejeter les investigations françaises", ce qui affaiblirait le dossier des parties civiles, selon Le Parisien.
"La justice argentine n'a toujours pas statué sur l'intégration des expertises scientifiques françaises (autopsie, expertise balistique, toxicologique et ADN) et l'audition des experts hexagonaux par visioconférence, écrit le journal. Pour les parties civiles, cet 'oubli' de l'instruction française accentue l'angoisse d'un verdict favorable aux trois hommes dans le box."
Un seul des trois suspects a avoué
Un seul des trois suspects, Gustavo Lasi, a avoué les crimes. Les enquêteurs ont notamment découvert chez lui le téléphone portable et l'appareil photo d'Houria. "Le jeune homme a expliqué qu'il avait croisé par hasard les deux autres accusés, Santos Vera et Daniel Vilte, dans le parc, rappelle Le Parisien. Ces deux-là, soutenus par la population locale, n'ont eu de cesse depuis de clamer leur innocence malgré un faisceau de preuves réunies contre eux par l'enquête de police."
Me Ludovic Beaune se montre pessimiste sur l'issue du procès. "Même mes confrères locaux ont changé de discours. Ils disent aujourd'hui que le droit argentin ne permet pas l'intégration du dossier français alors qu'ils ne tenaient pas ce discours au début du procès." On saura dans les prochaines heures, ou les prochains jours, si les éléments obtenus grâce à l'investigation française seront ou non intégrés au dossier.
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