Mexique : populaire pour les uns, populiste pour les autres, "Amlo" trace sa voie vers la présidence
Au Mexique, le candidat de gauche, Andres Manuel Lopez Obrador, surnommé "Amlo", est donné favori pour la présidentielle dimanche. Mais son programme anticorruption ne convainc pas tout le monde.
Au Mexique, quelque 88 millions d’électeurs sont appelés aux urnes dimanche 1er juillet pour élire leur président et renouveler des mandats locaux. Ces dernières semaines, la campagne, marquée par des actes violents, a vu émerger un favori pour la présidence : Andres Manuel Lopez Obrador, surnommé "Amlo". Mais l'ancien maire de Mexico, adulé par beaucoup, semble aussi provoquer de la méfiance.
La seule crainte des fervents supporters de Lopez Obrador, les "Amlovers", les amoureux d'"Amlo", concerne la fraude électorale. Luisa, qui suit de près la campagne du prétendant de gauche à la présidence du Mexique, se déclare convaincue que cette troisième candidature sera la bonne. "S’ils nous volaient de nouveau l’élection, ce serait un scandale et ce serait injuste", clame Luisa. Lors des deux précédentes tentatives, en 2012 et en 2016, elle avoue avoir beaucoup pleuré. "Deux fois, ils ont volé la victoire d’'Amlo'. Ça m’a brisé le cœur", dit-elle.
La promesse d'un plan anticorruption interroge
L’espoir est immense chez de nombreux Mexicains, mais l’écrivain Jorge Volpi reconnaît que le visage de l’ancien activiste inquiète une partie de la société. "C’est un politicien qui a des aspects préoccupants", indique-t-il. L'écrivain et essayiste mexicain cite "un certain autoritarisme", "un certain dogmatisme" et décrit un personnage qui "ne tolère pas la critique". Mais c’est aussi un politicien "assez pragmatique. On l’a vu lorsqu’il a été le maire de Mexico", tempère-t-il.
À chaque discours, "Amlo" annonce fièrement qu’il s’attaquera sans relâche au cocktail fait de violence, d'impunité et de corruption qui ronge le pays. Le discours est un peu facile, juge Daniel Lizarraga, un enquêteur mexicain spécialisé dans les réseaux de corruption. "Je suis assez critique vis-à-vis de lui quand il dit qu'avec son arrivée Mexico ne connaîtra plus jamais la corruption", déclare le journaliste. "Soyons sérieux, prévient-il. Les lois, comment et quand est-ce qu’on les modifie ? Il n’a pas de plan pour combattre cette corruption. À part lui, tout seul, depuis la présidence ? Ce n’est pas comme ça que ça marche."
Populaire pour vouloir s’attaquer aux vrais problèmes du Mexique, "Amlo" représente, pour ses adversaires, un populiste qui n’a pas les moyens de changer le système.
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