Nouvelle manifestation monstre à Montréal
Des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue au centième jour du conflit entre les étudiants et le gouvernement autour des droits de scolarité. La police a dispersé certains manifestants à coups de matraque après des jets de projectiles.
A nouveau, des milliers de personnes sont descendues dans la rue dans la nuit du mardi 22 au mercredi 23 mai à Montréal (Canada). La manifestation a eu lieu au centième jour du conflit qui oppose étudiants et gouvernement québécois.
Les manifestants protestent contre l'augmentation des frais de scolarité, décidée en mars 2011 par le Premier ministre libéral Jean Charest. Les droits universitaires devraient ainsi augmenter de 75% d'ici à 2017, passant de 2 168 à 3 793 dollars canadiens (de 1 663 à 2 910 euros) par an. Mais les participants ont également dénoncé la récente "loi matraque", votée vendredi, qui encadre plus sévèrement le droit de manifester. Elle prévoit notamment de lourdes amendes pour les organisateurs des défilés.
Projectiles, matraques et gaz lacrymogène
Après un premier rassemblement de plusieurs dizaines de milliers de personnes mardi après-midi, une marche nocturne a été lancée. Presque festive dans un premier temps, l'atmosphère s'est ensuite tendue. La police a dispersé à coups de matraque et de grenades assourdissantes des groupes de manifestants après que des bouteilles eurent été jetées en direction des forces de l'ordre.
Plusieurs personnes ont été arrêtées. Selon la police, leur nombre atteint "la cinquantaine, en majorité pour attroupement illégal". Les forces de l'ordre ont réagi à la présence de personnes masquées, désormais interdite, et au fait que l'itinéraire de la marche n'avait pas été déclaré, comme l'exige la loi spéciale. Trois personnes, dont deux policiers, ont été légèrement blessées.
La "loi spéciale" décriée
Sur les droits de scolarité, le gouvernement a laissé entendre mardi, par la voix de sa ministre de l'Education, que "les portes restaient toujours ouvertes" à la négociation. Mais la Classe, le syndicat étudiant le plus radical, a dit n'avoir reçu aucun message du gouvernement.
Un sondage publié le même jour par le quotidien Le Journal de Montréal montre que si 51% des Québécois sont d'accord avec la hausse des droits de scolarité, 53% estiment en revanche que la loi d'exception "est beaucoup trop sévère" et 73% qu'elle ne contribuera pas au rétablissement de la paix sociale.
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