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Présidentielle américaine : Romney drague les électeurs, Ryan les donateurs

Depuis l'annonce de sa nomination comme candidat à la vice-présidence aux côtés du républicain Mitt Romney, Paul Ryan multiplie les événements destinés à récolter des fonds. FTVi vous révèle ses quatre atouts phare.

Article rédigé par Marion Solletty
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Paul Ryan à un meeting le 11 août 2012 à Manassas, en Virginie (Etats-Unis). (SAUL LOEB / AFP)

AMERIQUES - Denver, Cleveland, Tampa, Philadelphie, Détroit… A peine nommé, Paul Ryan mouille déjà la chemise : le candidat à la vice-présidence choisi samedi 11 août par Mitt Romney sillonne les Etats-Unis depuis lundi et multiplie les galas pour lever des fonds en faveur du concurrent républicain d'Obama à la présidentielle.

A mesure que le scrutin du 6 novembre approche, son agenda est de plus en plus chargé : pendant que Romney enchaîne les meetings, Ryan doit remplir les coffres. FTVi vous livre ses quatre recettes pour amasser les dollars.

1Courir le marathon des levées de fonds

Entre le 13 et le 23 août, le candidat à la vice-présidence n'a pas moins de dix événements destinés à collecter des fonds dans son agenda, publié par le Wall Street Journal (en anglais, comme tous les autres cités dans cet article). Les villes-étapes ne sont pas choisies au hasard : la grosse majorité se situe dans des Etats clé susceptibles de faire l'élection, ces "swing states" qui votent tantôt démocrate, tantôt républicain, comme la Floride, l'Ohio ou la Pennsylvanie.

Un rythme infernal ? Pas de problème, Paul Ryan a l'habitude : le jeune député du Wisconsin se soumet depuis des années à un programme de fitness ultra-intense, le P90X, dont il s'est même fait le promoteur auprès de ses collègues du Congrès, où il animait un groupe d'entraînement. Il a confié à la chaîne CNN avoir hésité à devenir sportif professionnel plutôt qu'à faire carrière en politique.

2Aller pêcher les gros poissons

Les dîners de gala permettent de récolter quelques milliers de dollars par assiette, mais ne suffisent pas à alimenter des campagnes à plusieurs millions. Pour tenir la distance, il faut viser gros. Et on ne fait pas beaucoup mieux dans cette catégorie que Sheldon Adelson, un milliardaire qui a déjà donné plus de 34 millions de dollars (27 millions d'euros) au camp républicain, se plaçant largement en tête de la liste des plus gros donateurs établie en juillet par le Washington Post.

Mardi 14 août, Paul Ryan s'est donc envolé pour Las Vegas, où une réunion fermée à la presse se tenait dans une suite de l'hôtel The Venetian, propriété d'Adelson.

3Capitaliser sur son nom

Convaincre de riches sympathisants de mettre la main à la poche, Paul Ryan sait faire. Depuis qu'il est devenu le chantre de la réduction des dépenses de l'Etat et le champion du conservatisme économique, son nom vaut de l'or : les contributions reçues par sa campagne et ses différents comités de soutien ont quadruplé entre 2008 et 2012, selon le site OpenSecrets.org, qui compile les financements des élus.

Paul Ryan est ainsi devenu l'un des parlementaires les mieux dotés, récoltant plus de 8 millions de dollars en 2011-2012. En moyenne, les autres députés ont récolté autour de 1,5 million de dollars sur le même cycle.  

4Activer ses réseaux

Le parlementaire doit surtout son succès à ses idées : très libérales, elles lui gagnent l'oreille et le portefeuille du monde de l'industrie et de la finance. Mais avec 14 années passées au Congrès, il peut aussi compter sur un réseau très dense à Washington. Paul Ryan est resté en contact avec de nombreux anciens collègues passés dans le privé, notamment dans les cabinets qui jalonnent K Street, près du Capitole.

Les relations de sa femme, Janna, qui a travaillé comme lobbyiste avant de se consacrer à sa famille, pèsent également dans la balance. Les employés et comités liés à la compagnie PricewaterhouseCoopers, où elle a exercé, représentent d'ailleurs la quatrième contribution la plus importante à la campagne de son mari sur le cycle 2011-2012, d'après OpenSecrets.org. Enfin, Paul Ryan bénéficie de solides relations dans le secteur de la construction, grâce à l'entreprise familiale de terrassement fondée par son grand-père, Ryan Incorporated Central, où il a été employé un an avant d'entrer au Congrès. 

Dernière corde à son arc, mais certainement pas des moindres aux yeux de Mitt Romney : ses origines. Avec ce catholique pratiquant, le candidat à la présidence entend bien faire de l'œil à un électorat religieux resté jusqu'ici plutôt réservé sur la candidature du mormon. Mi-septembre, c'est d'ailleurs Paul Ryan qui se rendra au Values Voter Summit, sommet annuel organisé par les sociaux-conservateurs religieux du Family Research Council, relève le Washington Post. Pour les rassembler derrière Mitt Romney… et les convaincre de mettre la main au portefeuille ?

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