: Reportage Argentine : les défenseurs des droits des femmes "en alerte" après l'élection du président Javier Milei
Sur certains murs de Buenos Aires, on peut lire ce graffiti : "Milei déteste les femmes". Celui qui a été élu président de l'Argentine dans la nuit du dimanche 19 au lundi 20 novembre méprise tout ce qui touche aux femmes, des discriminations au droit à l'avortement. Les positions de Javier Milei sur des sujets de société primordiaux comme les droits des femmes, son rejet des minorités ou encore la négation du réchauffement climatique inquiètent les détracteurs de l'économiste. L’imminente investiture de Milei s’apparente à un saut dans le vide pour l'Argentine.
Sa posture envers les droits des femmes irrite dans un pays pionnier dans la lutte féministe en Amérique du Sud. Le futur président nie par exemple les inégalités de salaires entre hommes et femmes : "Si les femmes gagnaient vraiment moins que les hommes, les entreprises seraient pleines de femmes parce que, ce que veulent les patrons, c’est gagner de l’argent".
Cette drôle de logique est celle de Milei. Pour Enrique, militant de gauche, le futur président est l’équivalent d’un homme des cavernes. "Milei déteste les collectifs de femmes qui se sont émancipées ces dernières années et leurs luttes sociales. Il revendique le machisme et veut lui donner du pouvoir", estime-t-il.
"On est en train de revenir à une société patriarcale et en votant pour lui, je vois que les Argentins n’ont pas de mémoire"
Enrique, militant de gaucheà franceinfo
Mais le nouveau président peut-il vraiment détricoter tous ces droits ? "Je crois qu’il y a une intention de revenir sur des acquis, indique Josefina, sociologue et militante féministe. Mais je crois aussi qu’il y aura beaucoup de résistance, non seulement dans la rue mais aussi dans le domaine de la santé dans le cas de l’avortement. C’est la même chose avec l’éducation sexuelle dans les écoles. Mais l’Argentine a un long parcours sur ces questions, nous serons en alerte".
Milei n’a donc pas de carte blanche sur ces questions. Face aux inégalités qui persistent, à la féminisation de la pauvreté et aux violences faites aux femmes, les Argentins seront plus que jamais vigilants.
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