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Comment le Japon est passé de la relance économique à la récession en un an

Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a annoncé la dissolution de la chambre basse, alors que son ambitieuse politique de relance économique, les "Abenomics", semble s'enrayer.

Article rédigé par franceinfo
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Le Premier ministre japonais a annoncé la dissolution de la chambre basse du Parlement, le 18 novembre 2014, à Tokyo. (KAZUHIRO NOGI / AFP)

Il promettait de "donner un nouvel élan à sa politique économique". Le Premier ministre japonais Shinzo Abe s'est pourtant trouvé dans une situation délicate, après la publication, lundi 17 novembre, des derniers chiffres de la croissance. A la surprise des économistes, le Japon est retombé en récession au troisième trimestre, avec une baisse de 0,4% du PIB. En réaction, le chef du gouvernement a convoqué des élections législatives anticipées, mardi 18 novembre.

Francetv info revient sur les "Abeconomics", qui semblent connaître un coup d'arrêt après avoir été un temps considérés comme la solution à la crise japonaise, en trois actes.

Acte 1 : les "Abeconomics" semblent être efficaces

La déflation a enrayé l'économie japonaise pendant près de vingt ans. Une situation qui s'est, dans un premier temps, nettement améliorée grâce à la politique de relance du conservateur Shinzo Abe, surnommée "Abeconomics", rappelle La Tribune.

"Ces mesures ont eu un effet immédiat avec un PIB en hausse de 4% en rythme annualisé sur les six premiers mois de 2013 et une Bourse de Tokyo qui a bondi de 56,7% l'an dernier", explique le quotidien. A tel point que le Premier ministre assurait encore, en septembre dernier, que "le Japon [émergerait] de la contraction économique", selon Nice Matin.

Acte 2 : la hausse de la TVA enraye la machine

Le bilan de la stratégie du Premier ministre est pourtant nuancé. Les salaires réels n'ont pas suivi la légère hausse des prix, entre avril et août 2014, explique Géopolis. Et si la monnaie nationale, le yen, a baissé, la balance commerciale du Japon est restée négative.

Conséquence : la hausse de la TVA de 5% à 8%, adoptée en avril 2014, a mis un coup d'arrêt à l'amélioration de la situation économique. Jugée précoce par beaucoup de Japonais, après dix-sept ans sans augmentation des taxes, elle a provoqué un ralentissement de la consommation des ménages, rapporte Challenges. Un véritable problème puisqu'elle représente 60% du PIB du pays.

Alors que les économistes attendaient un rebond de la croissance au troisième trimestre, le PIB a donc chuté de 0,4% entre juillet et septembre. Une contre-performance qui place Shinzo Abe dans une situation délicate.

Acte 3 : le Premier ministre tente de regagner la confiance des Japonais

La réaction du Premier ministre conservateur a été immédiate : la nouvelle hausse de la TVA, annoncée pour octobre 2015, est différée. "Il n'y aura pas de deuxième report de relèvement de la TVA, quelles que soient les circonstances économiques", a toutefois mis en garde Shinzo Abe, mardi 18 novembre. L'OCDE et le FMI encouragent le Japon à augmenter encore les taxes, pour remédier à la dette, qui dépasse les 220% du PIB (à titre de comparaison, la dette représente 95% du PIB en France).

Le Premier ministre a en outre dissous la chambre basse du Parlement, pour donner aux électeurs l'occasion de lui renouveler leur confiance. "Si la coalition au pouvoir ne conserve pas la majorité, cela signifiera que les 'Abenomics' sont rejetés et, le cas échéant, je démissionnerai", a-t-il déclaré mardi. Le risque semble toutefois minime, car l'opposition politique à Shinzo Abe ne semble pas en mesure de convaincre les électeurs. Réponse en décembre, lors des élections anticipées pour renouveler les 480 députés japonais.

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