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Boko Haram enlève 185 personnes au Nigéria

Au moins 185 personnes ont été enlevées dimanche par le groupe terroriste au nord-est du Nigéria. 32 personnes ont péri dans l'attaque d'un village situé dans la région de Chibok où Boko Haram avait enlevé plus de 200 lycéennes en avril dernier.
Article rédigé par Camille Garnier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Une milice de chasseurs armés contre Boko Haram au Nigéria © Maxppp)

C'est dans la région de Chibok au nord-est du Nigéria, là même où plus de 200 lycéennes avaient été enlevées en avril dernier, que Boko Haram a frappé à nouveau. Une attaque d'envergure sur le village de Gumsuri dans laquelle 32 personnes ont péri et qui a permis au groupe islamiste d'enlever au moins 185 personnes, essentiellement des femmes et des enfants selon le chef d'une milice locale. Si la nouvelle a mis plusieurs jours à parvenir aux autorités, c'est en raison de l'absence de réseaux téléphoniques et du mauvais état des routes dans cette région isolée qui constitue l'épicentre de l'insurrection islamiste qui frappe le pays. 

"Ils ont emmenés nos femmes et nos enfants dans leurs camions" , un villageois de Gumsuri

Depuis un an, le village de Gumsuri résistait aux attaques fréquentes de Boko Haram, dont le bastion de Maiduguri n'est situé qu'à 70 km au Nord. Mais cette fois-ci, les jeunes miliciens des "Civilan JTF" qui se substituent à l'armée dans plusieurs zones du nord-est ont été dépassés. "Ils ont abattu plus de 30 personnes. Ensuite ils ont emmenés nos femmes et nos enfants à bord de deux camions " a expliqué un villageois arrivé peu de temps après le début de l'assaut, ajoutant que les islamistes avaient aussi incendié un centre médical ainsi que plusieurs maisons et magasins. D'après plusieurs témois, les villageois kidnappés auraient ensuite été transportés dans la fôret de Sambisa, un des fiefs de Boko Haram où les lycéennes de Chibok dont on est toujours sans nouvelles avaient aussi été transportées.

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Une armée impuissante

Boko Haram n'a pas encore revendiqué l'attaque mais celle-ci porte toutes les marques des coups de force que multiplient les islamistes depuis 2009. En cinq ans d'insurrection, des milliers de personnes ont été tuées et des centaines d'autres enlevées, mettant en doute la capacité des forces de sécurité à assurer la protection de la population. Une cour martiale nigériane a d'ailleurs condamné mercredi 54 soldats à mort pour avoir refusé de participer à une opération contre Boko Haram dans cette région du nord-est. Les soldats se plaignent régulièrement du manque d'armes et de matériel dont ils disposent pour faire face à des islamistes bien équipés. 

Ces derniers mois, les insurgés se sont emparés de pans entiers de territoires dans le nord-est du Nigéria mais aussi de plusieurs localités frontalières de l'extrême-nord du Cameroun. L'armée camerounaise affirme avoir riposté mercredi à une attaque du groupe contre l'une de ces bases située à la frontière nord du pays faisant 116 victimes parmi les islamistes. "La base militaire d'Amchidé a été attaquée par des centaines de combattants de cette secte. La riposte de nos forces de défense a été instantanée et appropriée " a affirmé le ministère de l'Intérieur déplorant "un mort du côté camerounais et un officier manquant à l'appel ". Les autorités camerounaises et nigérianes ont tendance à minimiser les pertes du côté de l'armée et des civils. 

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