"Je rentre pour faire de la politique" : ambiance électrique au Brésil pour le retour l’ex-président Jair Bolsonaro
Jair Bolsonaro n’a pas rendu son tablier. L'ex-président d'extrême droite rentre au Brésil après un séjour de trois mois aux États-Unis. Objet d'une longue série d'enquêtes, il s'expose à des poursuites judiciaires et à une inéligibilité comme à un éventuel emprisonnement. Mais il l'assure : "Je n’ai pas d’ambition de pouvoir. Je rentre pour faire de la politique".
Il y a trois mois tout juste, Jair Bolsonaro quittait pourtant le Brésil, deux jours avant la fin de son mandat. L’ex-président, sous le coup de cinq enquêtes de la Cour suprême, est attendu ce jeudi 30 mars à Brasilia : il doit quitter la Floride pour une arrivée prévue vers 12h15 heure française, a-t-il confirmé sur Jovem Pan, radio très écoutée au Brésil.
"Pour l'instant, je n'ai pas de mandat, mais je ne suis pas à la retraite. Je rencontrerai le parti et nous verrons quelle est notre stratégie. Pas pour le parti, mais pour le pays", assure-t-il. Pour ses partisans, c’est bel et bien le "capitaine" qui rentre, celui qui va "défendre l’avenir du Brésil", comme l’écrit le Parti libéral sur sa page Facebook.
Son retour met la police fédérale à cran
Reste que, sur place, l'ambiance est électrique. Tandis que plusieurs parlementaires ont déjà appelé à former un comité d’accueil pour l’ex-président à sa sortie de l’avion, la police fédérale, elle, est sur les nerfs, mettant en avant un risque de perturbation du trafic aérien, ainsi qu’un dispositif de sécurité spécial. Les autorités ont d'ailleurs un souhait : que l’arrivée de Jair Bolsonaro soit discrète, sans retour en grandes pompes, ni bain de foule au niveau de l’accès principal de l’aéroport.
Sauf que, selon une partie de la presse brésilienne, l’ex président a ses propres projets. Il envisagerait même de faire le trajet aéroport-domicile… à bord d’une voiture décapotable pour saluer ses soutiens sur la route. Pourtant, au Brésil, c’est le président qui défile en décapotable, au moment de l’investiture.
Jair Bolsonaro, qui risque la prison et l’inéligibilité en 2026 pour la prochaine présidentielle revient donc la tête haute, au moment où l’actuel président est fragilisé. Le président Lula a, en effet, été hospitalisé il y a une semaine, atteint d’une pneumonie. S’il se porte mieux et se remet, selon son médecin, il a cependant dû reporter une visite très attendue en Chine, le principal partenaire commercial du Brésil.
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