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"Je vais essayer de garder espoir" : la reprise en main de Hong Kong par Pékin inquiète les minorités qui vivent en France

La nouvelle loi sur la sécurité nationale adoptée par Pékin fait craindre le pire pour l'opposition à Honk Kong, mais aussi pour les minorités installées en France.

Article rédigé par franceinfo - Nathanaël Charbonnier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des policiers lors d'affrontements avec des manifestants à Hong Kong, le 1er juillet 2020. (DALE DE LA REY / AFP)

La Chine a accentué ses mesures de répression à Hong Kong, avec l'adoption de la loi sur la sécurité nationale, après six semaines de mobilisation sociale. Cette législation fait craindre à l'opposition hongkongaise un recul inédit des libertés fondamentales. Depuis le 1er juillet, date du 23e anniversaire de la rétrocession par les Britanniques de leur ancienne colonie, il n'est plus possible à Hong Kong de se proclamer pour l'indépendance de la ville, ainsi que pour celle du Tibet, de Taiwan, ou contre les atrocités subies par les Ouïghours au Xinjiang... Ces mesures inquiètent aussi les minorités oppressées qui vivent en France.

"La Chine est un pays important, mais important dans la dictature, important dans le massacre, important dans l'élimination de la liberté humaine", estime par exemple Alain Tong, du mouvement Falun Gong (un mouvement fondé sur la pratique de la relaxation mais violemment réprimé par les autorités de Pékin). Pour lui, la Chine s'étend, mais avec sa dictature en poche.

La Chine va poursuivre son ascension

Ceux, comme lui, qui souffrent déjà de l'oppression chinoise savent que le principe d'"un pays deux systèmes" est terminé. Cette formule de 1997 signifie que Hong Kong peut faire partie de la Chine sans qu'on y applique les mêmes règles politiques et économiques. Même sentiment pour Kenneth, jeune Hongkongais qui entend se battre malgré tout contre les méthodes chinoises, qui visent à mettre Hong Kong au pas : "Je suis triste, mais je vais essayer de garder espoir. Parce que si je suis trop triste, c'est impossible de survivre."

Tenter de survivre, le Tibétain Ténam connaît ce sentiment. Tout comme il sait que la Chine aujourd'hui se croit tout permis : "Il y par exemple la stérilisation forcée des femmes ouïghours. La réponse des gouvernements européens n'est vraiment pas à la hauteur." Pour le Franco-Chinois et sinologue Alain Wang, la liberté de Hong Kong nous concerne tous, car Pékin va poursuivre son ascension : "Plus la Chine devient puissante et plus on va se retrouver avec un pays qui peut véritablement nous mener à un conflit militaire." Les récentes tensions à la frontière entre la Chine et l'Inde en juin dernier, qui ont fait plusieurs morts, sont une illustration de ces propos.

Inquiétude pour la situation à Hong Kong : écoutez le reportage de Nathanaël Charbonnier

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