Vidéo Taïwan : "Pékin cherche pour le moment à apaiser les choses" avec Washington, analyse la politologue Valérie Niquet

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Article rédigé par Ludovic Pauchant
Radio France
La politologue Valérie Niquet estime sur franceinfo que la Chine devra composer avec une attitude d'apaisement jusqu'à l'élection présidentielle américaine, alors que l'élection présidentielle à Taïwan a suscité un regain de tensions entre Pékin et Washington autour de cette île que la Chine considère comme l'une de ses provinces.

"La Chine fait face en interne à des difficultés économiques importantes, indique Valérie Niquet, politologue et responsable du pôle Asie à la Fondation pour la recherche stratégique, alors que deux députés américains sont arrivés mercredi à Taïwan, en signe de soutien, après la récente élection présidentielle sous la pression constante de Pékin remportée par Lai Ching-te sur l'île autonome. Aussi, on voit bien que Pékin a essayé d'apaiser les relations avec l'Union européenne et Joe Biden pour essayer de desserrer l'étau des sanctions économiques sur les exportations des transferts de technologie."

"En effet, contrairement à ce qu'on a longtemps dit, poursuit Valérie Niquet, dans le Talk de franceinfo sur Twitch, c'est à dire que la Chine est la première puissance technologique dans le monde, lorsque Donald Trump a mis en place un certain nombre de sanctions, notamment sur les microprocesseurs, on s'aperçoit que la Chine ne pouvait fabriquer énormément de biens d'exportation que si elle avait accès aux microprocesseurs fabriqués à Taïwan... avec brevet américain."

Donald Trump, un "gros point d'interrogation"

"La Chine est très dépendante du monde extérieur et elle cherche pour le moment à apaiser les choses, manifestement, rappelle Valérie Niquet. Et je pense qu'elle conservera cette attitude au moins jusqu'aux élections américaines avec l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est un gros point d'interrogation."

"Ce qui intéresse Donald Trump, conclut-elle, c'est maintenir la Chine dans une situation d'incertitude qui fait qu'ils n'oseront pas agir, parce qu'il joue au "fou", un peu comme Kim Jong-un joue au "fou" en Corée du Nord : Donald Trump s'appuie sur cette idée d'incertitude, qui peut être dissuasif pour un régime comme Pékin, qui est très inquiet devant les possibilités de réaction des États-Unis."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.