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Crash AH5017 : "L'équipage a demandé à rebrousser chemin"

Lors d’une conférence de presse ce lundi, Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères a indiqué que l’exploitation des boites noires du vol AH5017 au Mali prendrait plusieurs semaines. Le site a été sécurisé et 200 militaires français seront sur place ce soir.
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Le recueil des corps du vol AH5017 est "extrêmement complexe" © Reuters)

Laurent Fabius a donné une conférence de presse ce lundi pour donner les dernières informations sur le crash du AH5017 au Mali, tuant 118 passagers dont 54 Français. Le ministre des Affaires étrangères a tenu à répéter aux familles que les corps seront identifiés et rendus "dans toute la mesure du possible ". 

"Le recueil des dépouilles des victimes est engagé" (Laurent Fabius)

Ce "recueil des dépouilles " sera difficile car les restes sont "pulvérisés ", selon le ministère des Affaires étrangères et la "chaleur accablante " et la pluie, rendent le travail "long, minutieux et extrêmement complexe ". "Il s'agit pourtant d'une priorité absolue ". L'identification des dépouilles se fera "en France ". Un coordinateur sera nommé dans les prochaines heures par le Premier ministre pour assurer l'aide aux familles. Il assurera le lien "entre les familles, l'administration, l'autorité judiciaire, les sociétés d'assurances, Air Algérie, les associations d'aide aux victimes et les autorités internationales ".

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Site sécurisé

Laurent Fabius a indiqué que la zone avait été sécurisée et qu'une "base logistique " a été mise en place. Actuellement, 170 militaires français sont déployés sur la zone du crash et ils seront 200 ce lundi soir. Avec eux, "des hommes de la force malienne et des hommes de la force des Nations unies au Mali ", soit 160 hommes de plus. Le chef d'Etat-major a également pris la parole pour expliquer qu'un poste de commandement avait été "déployé sur place", et que les missions des militaires français étaient de "préserver l'intégrité de la zone, sécuriser les enquêteurs et les soutenir ", notamment en terme de logistique.

Les 22 enquêteurs du BEA (Bureau d'enquêtes et d'analyses) sont sur place depuis samedi, aidés de trois experts maliens, 10 Espagnols, une quinzaine d'experts algériens. Des experts américains vont les rejoindre, car l'avion a été fabriqué aux Etats-Unis.  

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L'analyse des boites noires sera long

Les deux boîtes noires sont arrivées en France à 6h45 ce lundi. Sur les circonstances du crash, Laurent Fabius a confirmé que la météo était mauvaise et que l'équipage avait demandé "à se dérouter puis à rebrousser chemin " avant que le contact soit perdu. 

Frédéric Cuvillier, le secrétaire d'Etat aux Transports, a quand à lui expliqué que la récupération et l'analyse des données des boites noires "prendra du temps ". Il faudra peut-être attendre "plusieurs semaines " pour les exploiter. Il faut d'abord s'assurer que les données sont "lisibles et exploitables ", puis les "analyser " pour orienter l'enquête. Dans la soirée, les enquêteurs du BEA ont annoncé avoir extrait les données sur les paramètres du vol, mais ont confié que la récupération des conversations dans le cockpit allait être difficile car "l'enregistreur phonique a été endommagé par les conditions d'impact ".

Une enquête préliminaire pour "homicide involontaire" a été ouverte jeudi et demain, une "information judiciaire sera engagée ", a précisé Laurent Fabius, "avec la désignation d'un juge d'instruction ".

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