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Crash du MH17 : "Les combats continuent"

Au lendemain du crash du Boeing 777 de Malaysia Airlines, l’envoyé spécial de France Info, Damien Simonart, a constaté vendredi la poursuite des combats à quelques kilomètres d’un cimetière à ciel ouvert, non sécurisé.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (A quelques km des lieux du crash, des bombardements entendus © REUTERS/Maxim Zmeyev)

Plus de 24 heures après le crash d’un Boeing de la Malaysia Airlines dans l’est de l’Ukraine, la zone n’est toujours pas sécurisée. Sur plusieurs kilomètres, le sol reste jonché de corps et de débris de l’appareil. Dès jeudi, l’envoyé spécial de France Info, Damien Simonart a pu accéder aux lieux de la catastrophe. Il a suivi ces dernières heures l’arrivée de l’équipe de l’OSCE et constaté que les combats entre l’armée ukrainienne et les séparatistes pro-russes continuaient, malgré les appels au cessez-le-feu.

Des observateurs de l'OSCE sous surveillance

Les observateurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont pu accéder vendredi après-midi aux lieux du crash qui a fait 298 morts. Damien Simonart a pu suivre l'arrivée du groupe composé d'une trentaine de personnes. L'équipe de l'OSCE a bien précisé "son rôle d’observation et non d’enquête " au commandant séparatiste qui l'a accueillie. Cela dit, les observateurs n’ont pas pu aller très loin.

"Au bout de 150 mètres de marche, ce commandant-rebelle, sans réelle tension mais avec fermeté leur a dit qu’ils n’iraient pas plus loin. Ils n’ont pas pu voir des débris calcinés de l’appareil, mais ils ont aperçu de nombreux corps." 

  (Les observateurs de l'OSCE sur le terrain, mais sous surveillance © REUTERS/Maxim Zmeyev)

"Les observateurs ont constaté que les victimes n'ont pas été déplacées, mais qu’elles n’ont pas non plus été recouvertes. Avec la chaleur, les corps des victimes se dégradent et leur évacuation constitue la première préoccupation de la mission."

 

"Les observateurs de l'OSCE n'ont pas pu aller très loin" (Damien Simonart)

Toujours pas de périmètre de sécurité.

La zone du Donbass, contrôlée par les séparatistes pro-russes, est caractérisée par de nombreux barrages. Damien Simonart explique qu'il est impossible qu’un représentant d’une quelconque autorité ukrainienne puisse pénétrer les lieux. En revanche, à l’intérieur de ce secteur sous contrôle, le site du crash reste totalement accessible. Ce cimetière à ciel ouvert est immense puisqu’il s’étend sur une quinzaine de kilomètres, ce qui rend son contrôle difficile et comme c’est une zone habitée, rien n’empêche les villageois et les séparatistes de parcourir, ce secteur hors de tout contrôle.

"Il y a des barrages, mais pas de périmètre de sécurité pour la zone du crash" (Damien Simonart)

La poursuite des combats

Les combats continuent et Damien Simonart dit avoir entendu, au lendemain du crash, d’intenses bombardements à plusieurs kilomètres. 

"C’est un secteur où l’armée ukrainienne tente de pilonner les positions rebelles grâce à son aviation. Les séparatistes se défendent et ripostent avec des canons anti-aériens, des missiles sol-air et des armes encore plus puissantes mais soigneusement dissimulées". 

L'envoyé spécial de France Info rappelle que quelques heures après le crash, le Premier ministre de la république autoproclamée de Donetsk, Alexander Borodaï, est venu sur les lieux. 

"Il nous a dit qu’il comptait créer un couloir humanitaire pour permettre aux secours, aux médecins de venir chercher les victimes. Il a aussi affirmé qu’il voulait un cessez le feu dans la région pour qu’il n’y ait pas de danger." 

A présent, le discours est carrément inversé. 

"Aujourdhui, il n'est plus question de cessez-le-feu" (Damien Simonart)
    

 

  (La situation dans l'est de l'Ukraine © Idé)
 

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