Désolation à Shejaia, quartier dévasté de Gaza
C’est la première fois que les habitants peuvent revenir dans ce quartier de Shejaia, et pour eux c’est la sidération, c’est le choc. Tout n’est plus que poussière, les impacts d’obus sont absolument partout, les rues méconnaissables, les maisons en ruines, comme si un séisme s’était produit.
On tape sans s’en rendre compte dans une bouteille de talc pour bébé, dans une sandale ou une casserole, dans l’air flotte l’odeur de la mort. Des bulldozers à la hâte commencent à déblayer quelques débris ici et là. Cela paraît dérisoire tant la tâche est énorme.
Assis sur un parpaing, un vieil homme hébété attend que les hommes qui s’activent en gilet orange sortent peut-être des décombres le corps de son fils. Dimanche dernier, les avions F16 ont commencé leurs sept heures de bombardement, le jeune homme n’a pas eu le temps d’évacuer.
Sur la route un peu plus bas, des ânes tirent quelques carrioles. Ce sont les familles dont les maisons sont, si l’on peut dire, les moins touchées, qui viennent rechercher des vêtements, des matelas, des conserves. Il faut faire vite, la trêve n’est prévue que jusqu’à 20h, et rien ne dit qu’elle ne sera pas rompue avant.
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