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COP15 biodiversité : "L'humanité est devenue une arme d'extinction massive", dénonce le patron de l'ONU à l'ouverture du sommet

Lors de la cérémonie d'ouverture de la conférence qui se tient à Montréal jusqu'au 19 décembre, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a tenu un discours très offensif, appelant les Etats à se ressaisir pour enrayer la perte de biodiversité.
Article rédigé par Thomas Baïetto - Envoyé spécial à Montréal
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, le 6 décembre 2022 à Montréal (Canada). (ANDREJ IVANOV / AFP)

Fidèle à ses habitudes, Antonio Guterres n'a pas mâché ses mots. "Avec notre appétit sans fin pour une croissance économique incontrôlée et inégale, l'humanité est devenue une arme d'extinction massive", a lancé le secrétaire général de l'ONU lors de la cérémonie d'ouverture de la COP15 de Montréal (Canada). Ce sommet crucial doit déboucher sur un accord international pour enrayer la chute de la biodiversité, qui menace l'avenir de nos sociétés. "Nous traitons la nature comme des toilettes et, au final, nous nous suicidons par procuration", a-t-il martelé.

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Dans son discours, très applaudi, il a fustigé pêle-mêle les grandes multinationales, qui "remplissent leur compte en banque tout en vidant notre monde de ses richesses naturelles", et les Etats qui ne tiennent pas leurs engagements en matière environnementale. Le diplomate portugais s'en est même pris, sans le nommer, à Elon Musk et à ses rêves de colonisation de Mars : "Oublions les rêveries de certains milliardaires. Il n'y a pas de planète B". Pour inverser la destruction des espèces animales, végétales et des milieux naturels provoqués par les activités humaines, il a invité à "faire la paix avec la nature".

Trudeau interrompu par des manifestantes

Antonio Guterres avait été précédé à la tribune par Justin Trudeau. Le Premier ministre canadien est le seul chef de gouvernement présent à ce sommet organisé à Montréal, mais présidé par la Chine. Comme le numéro un chinois, Xi Jinping, n'a pas souhaité faire le déplacement, aucun de ses homologues n'a été invité. "Cette crise est aussi dangereuse que la crise climatique. C'est un enjeu majeur qui ne peut pas être relégué au second rang, a déclaré le dirigeant canadien. Si nous ne pouvons pas tomber d'accord sur quelque chose d'aussi fondamental que protéger la nature, plus rien d'autre ne compte".

Sa prise de parole a été interrompue quelques minutes par des manifestants d'un peuple autochtone. Au son des tambours, ils ont brandi une banderole où on pouvait lire : "Génocide des autochtones = écocide". Ils ont été raccompagnés à la sortie de la salle sous les applaudissements d'une partie du public.

Le président de la COP, le ministre de l'Environnement chinois, Huang Runqiu, a ensuite pris la parole, pour promettre que la Chine était prête à "jouer son rôle de leader" et que la conférence serait un "succès". En fin de cérémonie, la maire de Montréal, Valérie Plante, a rappelé que l'un des rares traités internationaux efficaces sur l'environnement avait été signé en 1987 dans sa ville. "Avec la COP15, vous avez l'occasion de répéter l'histoire, ce qu'on a réussi à accomplir pour protéger la couche d'ozone, on peut aussi le faire pour la biodiversité", a-t-elle lancée. Les 196 Etats participants ont deux semaines pour faire aboutir des négociations jusqu'ici mal engagées.

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