: Reportage Navigation, échantillonnage et analyses diverses : une journée à bord du voilier scientifique Tara
Le voilier scientifique Tara poursuit sa mission sur les côtes européennes. L’équipage a quitté Lorient début avril pour un voyage de deux ans, un tour d’Europe pour prélever de l’eau le long des côtes. Objectif : étudier la biodiversité, les écosystèmes marins et comprendre l’impact des activités humaines.
Après un mois de navigation, la goélette se trouve actuellement en mer du Nord. franceinfo l'a suivie entre Amsterdam aux Pays-Bas et Brehmeraven en Allemagne, où le voilier est arrivé vendredi 5 mai.
Le départ du bâteau se fait de nuit, à 1 heure du matin. Après quatre jours d’escale, Tara quitte le port d’Amsterdam. "Nous longeons la côte jusqu'en Allemagne, explique Martin Hertau, le capitaine, Nous avons 24 heures de navigation avant la prochaine station de prélèvement à Spiekeroog, en Allemagne." À bord de la goélette, on compte 14 personnes : des marins et une équipe de scientifiques menée par Morgane Guillam, responsable des échantillonnages. "Les échantillons sont prélevés, sont mis sur des filtres pour la plupart puis conservés sur le bateau, détaille-t-elle.
"Nous pouvons découvrir de nouvelles espèces, comprendre les interactions entre elles et par quels biais elles peuvent communiquer, notamment les molécules. Cela va nous permettre d'étudier une grande diversité d'organismes de tailles différentes."
Morgane Guillam, responsable des échantillonnages sur Taraà franceinfo
Après une journée et une nuit de navigation, la goélette arrive à destination. L’ancre est jetée à 200 mètres d’une plage. C’est là que les scientifiques de Tara vont prélever leurs échantillons, grâce à plusieurs instruments dont la fameuse rosette. "C'est un instrument multi-paramètres qui, grâce à un set de capteurs, va mesurer différents paramètres de l'eau de mer : la température, la salinité, l'oxygène dissout, la turbidité, détaille l'ingénieur océanographe Thomas Linkowski. Nous avons aussi des bouteilles qui permettent d'échantillonner de l'eau à différentes profondeurs."
Sur le pont arrière, gilet de sauvetage et anorak sur les épaules, pipettes et flacons à la main, les jeunes scientifiques comme Anaïs s’activent. "Dans ces tubes, nous avons placés au préalable certains composants qui vont permettre la préservation et la fixation des échantillons", indique-t-elle. Le travail est fastidieux mais une fois le microscope branché, les scientifiques groupés autour de l'instrument ont leur récompense. "Regardez ce petit flagelle, là ! Cela veut dire que c'est un organisme unicellulaire", s'enthousiasme Morgane.
À la prochaine escale, ces milliers de flacons seront envoyés sur la terre ferme, en laboratoire. Ces précieuses données serviront à analyser la biodiversité marine européenne. L’arrivée de la goélette est prévue en novembre à Lyon. Et la deuxième partie de la mission se déroulera en mer Méditerranée en 2024.
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