Cimenterie Lafarge ciblée par des militants écologistes : "Il n'y a pas d'autre choix que de désarmer ces entreprises", assume un des activistes
"Face à ce qu'il se passe, il n'y a pas d'autre choix que de désarmer ces entreprises", déclare lundi 12 décembre sur franceinfo, l'un des activistes ayant participé à l'intrusion spectaculaire au sein d'une cimenterie Lafarge, à Bouc-Bel-Air, près de Marseille. Il assume totalement les dégâts causés sur place et dénonce l'impact sur le climat de cette entreprise. Ce militant écologiste compare le groupe Lafarge à une "arme de destruction massive".
"Le site qui a été ciblé est assez symbolique", explique-t-il. "Il a été mêlé à un grand scandale de taux de pollution atmosphérique qui dépassait toutes les normes européennes en vigueur grâce à des dérogations". Ce militant dénonce un paradoxe : "Aujourd'hui, ça devient un site modèle de la transition énergétique mais qui continue à brûler des centaines de milliers de pneus et de déchets toxiques pour pouvoir alimenter ses fours." Par ailleurs, les militants écologistes dénoncent le cimentier français pour la bétonisation des espaces naturels et pour les liens de sa filiale en Syrie avec des groupes terroristes, dont l'organisation État islamique. Mis en cause sur ce dernier point aux États-Unis, le groupe a plaidé coupable et accepté de payer 778 millions de dollars.
Le groupe Lafarge dénonce une "attaque violente" et "injuste"
Le directeur de la communication et des affaires publiques de Lafarge France Loïc Leuliette a dénoncé sur franceinfo une "attaque violente", "brutale" et "injuste". Vêtus de combinaisons blanches intégrales, "une centaine de personnes ont systématiquement tout saccagé sur leur passage", décrit-il. Pourtant, il l'assure, "cette usine est vraiment à la pointe de ce qui peut se faire de mieux en ciment bas carbone".
Le parquet d'Aix-en-Provence a ouvert samedi 10 décembre une enquête en flagrance, pour "destruction ou détérioration en bande organisée par moyen dangereux", "par des personnes dissimulant tout ou partie de leur visage", et pour "association de malfaiteurs. Elle a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Marseille et la brigade de recherches de la gendarmerie d'Aix-en-Provence, co-saisies avec la direction centrale de la police judiciaire.
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