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Référendum sur l’environnement : "Il faut qu’on arrive à s’affranchir de l’esprit partisan sur ce sujet", exhorte Nicolas Hulot

"On rentre dans une décennie tragique et dans une logique mortifère" a alerté l’ancien ministre de la Transition écologique qui appelle sur franceinfo mercredi à faire "front commun" autour de ce référendum.

Article rédigé par franceinfo
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Nicolas Hulot, le 22 novembre 2018, à Paris. (BERTRAND GUAY / AFP)

"Il faut qu’on arrive à s’affranchir de l’esprit partisan sur ce sujet", a déclaré mercredi 16 décembre sur franceinfo Nicolas Hulot, l’ancien ministre de la Transition écologique, après l’annonce par Emmanuel Macron lundi d’un référendum pour inscrire la préservation de l’environnement et de la biodiversité dans la Constitution. Une annonce qui a suscité des critiques dans l’opposition, le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a d’ores et déjà annoncé qu’il voterait "non" à ce référendum. Au contraire, "il faut faire front commun", a martelé Nicolas Hulot, le président de la fondation qui porte son nom.

franceinfo : Ce référendum, est-ce selon vous le signe d’une victoire culturelle des écologistes, comme le disait hier sur franceinfo Julien Bayou, le patron d’EELV ?

Nicolas Hulot : L’histoire en soit donne raison à l’écologie, à défaut de donner raison aux écologistes. Je le dis et je le rappelle, sur ces sujets-là, si on avait pris les choses un peu plus au sérieux en amont, ce serait beaucoup moins difficile de résoudre le problème aujourd'hui. Sur ce point-là, Emmanuel Macron va dans le sens de l’Histoire, puisqu’il place au plus haut niveau de notre arsenal juridique, un sujet qui conditionne tous les autres, qui est d'une gravité inédite et exceptionnelle, qui va nous accompagner malheureusement pendant des décennies, ça me paraît cohérent. Ce qui est important aujourd'hui, ce n’est plus de dire ce qu'il faut que l'on fasse. Chacun sait ce qu'on doit faire. L’important, c’est de dire comment on le fait et surtout avec quels moyens. On doit impérativement réconcilier nos actions et nos intentions. Et pour cela, il faut une obligation de moyens. Il faut des moyens réglementaires, juridiques, économiques, pour faire en sorte enfin de tenir nos engagements. En matière de lutte climatique, comme le dit le Haut Conseil pour le climat, la France n'est pas sur la trajectoire qu'elle s'est imposée. Nous devons aller deux ou trois fois plus vite.

Contrairement à Jean-Luc Mélenchon, est-ce que vous voterez "oui" au référendum ?

Il faut qu'on arrive à s'affranchir de l'esprit partisan sur ce sujet-là. On rentre dans une décennie tragique et dans une logique mortifère. Je crois qu'on ne réalise pas. Hier, ma fondation a fêté ses 30 ans. Ça fait 30 ans qu'on se bat pour un sujet, qui conditionne ni plus ni moins l'avenir de l'humanité. Et on en est, encore, à se diviser, encore à tergiverser, encore à ajourner, encore à reporter, encore à minimiser. Nous rentrons dans une responsabilité historique vis-à-vis de nos enfants sur ce sujet-là. Il faut faire front commun.

Appelez-vous la droite, majoritaire au Sénat, à "passer au vert" et à ne pas bloquer cette réforme constitutionnelle ?

On a besoin de l'intelligence et d'additionner toutes les compétences. On doit opérer la mue d'un système périmé. C'est d'une grande complexité, d’autant plus que nous avons tardé à le faire et qu'il y a une urgence. Ce sont les scientifiques qui nous le disent. Ce n'est pas une vision d'un petit groupuscule de gens inquiets chroniquement : nous avons une dure réalité à craindre. C'est un sujet de solidarité. Les souffrances que nous vivons aujourd’hui avec la crise sanitaire, malheureusement, risquent d'être un simple exemple si on laisse la crise écologique et notamment la raréfaction des ressources et les conséquences des changements climatiques. Je rappelle quand même que la crise climatique, on est déjà dedans. Il faut y mettre les moyens pour essayer d'épargner les plus vulnérables des conséquences actuelles et prévisibles de la crise écologique.

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