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COP26 : "On progresse depuis 2015" et l'accord de Paris, estime un ancien négociateur à la COP21

La conférence sur le climat qui a débuté dimanche à Glasgow doit permettre d'accélérer la lutte contre le réchauffement climatique six ans après l'accord de Paris lors de la COP21.

Article rédigé par franceinfo
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Des délégués assistent à la première réunion plénière de la conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) à Glasgow en Écosse, le 31 octobre 2021. (DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP)

"On progresse depuis 2015", estime sur franceinfo lundi 1er novembre Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement, ancien négociateur à la COP21 de Paris. Six ans après la signature historique de l'accord de Paris, la communauté internationale est à Glasgow en Ecosse pour la 26e conférence des parties (COP26) pour accélérer la lutte contre le réchauffement climatique. "On a quand même investi 1 000 milliards de dollars entre 2015 et 2020" pour financer la transition écologique, a-t-il affirmé.

franceinfo : Vous faisiez partie des négociateurs de la COP21 à Paris. Est-ce que la COP26 va limiter le réchauffement climatique ?

C'est un rendez-vous important, car nous avons fixé dans l'accord de Paris que tous les cinq ans, on ferait le point sur où en sommes-nous dans la lutte contre le réchauffement climatique. Ce n'est pas tout à fait la même chose que Paris, où nous avions fixé le cadre, le traité qui nous guide. On voit l'utilité des COP, car tout le monde se prononce, et les États sont appelés à en faire plus.

Aucun pays ou presque ne tient ses engagements de l'accord de Paris...

Vous vous souvenez qu'il y a quatre ans, les Etats-Unis de Trump ont quitté l'accord de Paris. La Russie, la Turquie ne l'avaient pas signé. Le deuxième, le quatrième et le quinzième émetteur de gaz à effet de serre. Ils représentent 20% de la totalité des gaz à effet de serre. La bonne nouvelle cette année c'est qu'ils sont là.

"Tout le monde est dans la salle, et on peut espérer achever un certain nombre de point d'application de l'accord de Paris qui sont en négociation."

Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement

à franceinfo

Donc on a réussi dans un contexte géopolitique très difficile à préserver le cadre de l'accord de Paris. On est sur 2,7° C d'augmentation, si tout ce qui a été annoncé est mis en oeuvre, on sera plutôt sur 2,2° C, donc quand même on progresse depuis 2015.

Est-ce que l'argent est là en quantité suffisante, est-ce que les États mettent suffisamment la main à la poche ?

Il y a un premier sujet qui est l'engagement pris à Copenhague puis à Cancun en 2009 et 2010 d'apporter 100 milliards de dollars chaque année à partir de 2020 des pays du Nord vers les pays du Sud. Les derniers chiffres donnés par l'OCDE nous disent que nous en sommes à 80 milliards en 2019, et probablement pas beaucoup au-dessus en 2020.

Il faut absolument à Glasgow qu'on créé la confiance avec les pays en développement. Les Américains sont attendus, ils représentent 25% de l'économie mondiale et contribuent insuffisamment. Mais le vrai sujet c'est la transformation du système financier dans son ensemble, à la fois les banques et investisseurs privés, et puis les banques publiques de développement que j'irai représenter.

Plus de 1 000 milliards de dollars accordés chaque année par les États sous forme de subventions à des activités qui nuisent à l'environnement, ce n'est pas terrible ?

Les gens ont besoin de se déplacer, de se chauffer, de manger. Les gouvernements ont mis en place parfois des mécanismes budgétaires qui sont défavorables pour le climat. Quand les prix de l'énergie deviendront un peu moins forts, il faut que les gouvernements rebasculent ces ressources budgétaires vers les bons investissements notamment vers les énergies renouvelables.

On entend beaucoup "il faut", mais il faut faire aussi...

J'ai un signal d'espoir. Je préside un club de banques de développement qui s'appelle IDFC, vous avez 26 banques publiques de développement, les plus grandes, qui financent la transition dans leur propre pays. On a quand même investi 1 000 milliards de dollars entre 2015 - la COP21 - et 2020. L'Agence française de développement tient l'engagement de la France qui était de 7 milliards de dollars vers les pays où nous intervenons, donc 115 pays dans le monde.

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