COP28 : les "bombes climatiques", ces centaines de mégaprojets qui menacent les objectifs de réduction des émissions de CO2

Les "bombes climatiques" sont situées dans 48 pays différents, selon une étude publiée par des chercheurs et des journalistes. Elles pourraient émettre plus d'un milliard de tonnes de CO2 et compromettre l'objectif de maintenir le réchauffement à 1,5 degré.
Article rédigé par Joanna Yakin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une machine d'extraction minière sur le site de la mine à ciel ouvert de lignite, à Hambach, en Allemagne, le 4 avril 2022. (FEDERICO GAMBARINI / DPA)

La COP28 à Dubaï, ouverte jeudi 30 novembre, doit notamment aborder la question de l'abandon progressif des combustibles fossiles et le financement de la transition énergétique dans les pays en développement. Invité sur franceinfo jeudi matin, l'eurodéputé écologiste Julien Bayou a appelé la France à faire preuve de cohérence et notamment à arrêter de soutenir des projets faisant office de "bombes climatiques". Des termes dont on pourrait beaucoup entendre parler pendant les quinze jours de la COP28.

L'expression "bombe climatique" est apparue assez récemment, après un article publié en 2022 dans la revue scientifique Energy Policy. Des chercheurs et des journalistes ont dressé une liste des plus grands projets d'extraction de combustibles fossiles au monde, que ce soit pétrole, gaz ou charbon. Des projets qui pourraient émettre chacun plus d'un milliard de tonnes de CO2 sur toute leur durée d'exploitation. Ces projets, les auteurs les ont donc nommés "bombes climatiques" ou "bombes carbone".

425 bombes climatiques dans le monde

D'après leurs calculs, il y en aurait 425 à travers le monde, situées dans 48 pays différents. Mais selon eux, les deux tiers de ces bombes à carbone sont concentrées en Chine, en Russie ou dans les régions du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Surtout, si ces 425 bombes climatiques étaient exploitées jusqu'à leur terme, les chercheurs nous disent que leurs émissions potentielles, à elles seules, exploseraient le plafond que nous sommes censés ne pas dépasser pour maintenir le réchauffement climatique à 1,5 degré.

D'après cette étude, il n'existe pas de projet pareil en France. Ce qui ne veut pas dire que la France et ses entreprises ne participent pas à l'essor de bombes climatiques. L'ONG Greenpeace accuse par exemple TotalEnergies d'être opérateur ou actionnaire de 33 sites d'extraction de gaz et de pétrole super émetteurs en gaz à effet de serre. D'après Greenpeace, à eux seuls, ces 33 projets pourraient être responsables à terme de l'émission de 93 milliards de tonnes de CO2. Elle cite par exemple le projet Vaca Muerta en Argentine, un projet d'extraction de gaz de schiste dans lequel Total est également impliqué.

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