Zones à faibles émissions : "Nos efforts ont payé", réagit le maire de Rouen, autorisé à laisser circuler les véhicules Crit'Air 3 au-delà de janvier 2025
"Nos efforts ont payé", salue mercredi 20 mars sur France Inter Nicolas Mayer Rossignol, maire socialiste de Rouen, l'une des trois métropoles autorisées à laisser circuler les véhicules Crit'Air 3 dans leurs zones à faibles émissions au-delà du 1er janvier 2025. Le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a annoncé mardi que ces restrictions de circulation ne concerneront que Paris et Lyon à partir de l'an prochain, car Marseille, Strasbourg et Rouen sont passées l'an dernier en dessous des seuils réglementaires de qualité de l'air.
Le président de la Métropole Rouen Normandie souligne le fait que sa ville "faisait partie des territoires où la qualité de l'air n'était pas bonne", ce qui représentait "à peu près 500 morts chaque année liés à la mauvaise qualité de l'air". Face à ce constat, les voitures "Crit'Air 4 et 5, c'est-à-dire les diesel d'avant 2006, [étaient déjà] exclues" à Rouen, mais sans amélioration de la qualité de l'air, à partir de janvier 2025, les Crit'Air 3 auraient à leur tour été interdits. Cela aurait représenté "au total près d'une voiture sur trois" et donc "une bombe sociale", affirme Nicolas Mayer Rossignol.
Gratuité des transports les jours de pics de pollution ou de forte affluence
La mairie a donc "mis en place une politique très massive" en faveur des "alternatives à la voiture autosoliste", comme "le covoiturage, les transports en commun et les vélos". Nicolas Mayer Rossignol se félicite notamment d'avoir "augmenté l'offre de transports en commun, la gratuité des transports, y compris les jours de pic de pollution ou de forte affluence comme le samedi". "Aujourd'hui, les résultats sont là", se targue l'édile. Il reconnaît tout de même que "les efforts ne sont toujours pas terminés". Il rappelle en effet que si "la qualité de l'air s'est améliorée, elle est loin d'être parfaite".
Mais Nicolas Mayer Rossignol insiste sur les difficultés rencontrées pour poursuivre ces efforts de lutte contre la pollution. Il soutient que les mairies comme la sienne se retrouvent ainsi "coincées entre l'enjeu écologique, environnemental et de santé et l'enjeu social". "Il faut trouver des outils pour avancer sur l'amélioration de qualité de l'air et permettre, en particulier, à nos concitoyens qui ont les revenus les plus modestes de pouvoir changer de mode de déplacement ou de changer de véhicule", plaide-t-il.
"Il faut certes des normes, qui sont nécessaires pour des questions de santé et d'écologie, mais il faut aussi des aides beaucoup plus importantes."
Nicolas Mayer Rossignol, maire socialiste de Rouenà France Inter
Le maire de Rouen juge notamment insuffisant le dispositif de leasing social, dont l'édition 2024 a dû prendre fin au bout de six semaines en raison d'une trop forte demande. "Le dispositif national est déjà fermé, on ne peut déjà plus l'utiliser et c'est là où ça ne va pas", regrette-t-il. Nicolas Mayer Rossignol demande donc au gouvernement de donner aux municipalités "les moyens de mettre en place les alternatives à la voiture", "d'aider les collectivités en donnant du financement et de la fiscalité pour améliorer les transports en commun".
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