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Environnement : Paris accueille des négociations pour réduire notre dépendance au plastique et la menace des microparticules

Un mini-sommet pour mettre fin à la pollution plastique est organisé samedi par la France à l'Unesco pour donner de l'élan à la délicate session de négociations prévue la semaine prochaine.
Article rédigé par Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un oiseau marin au milieu de déchets en plastiques charriés sur le rivage par la mer, à Dakar, au Sénégal. (SEYLLOU / AFP)

Avant le coup d’envoi à Paris des négociations sur le traité international contre la pollution plastique, à Paris, les ministres des délégations sont invités samedi 27 mai à l’Unesco pour un premier rendez-vous en vue des discussions qui auront lieu de lundi à vendredi.

Jeanne D’arc Mujawamariya, invitée vendredi à Paris d'un évènement organisé par le WWF, est le symbole que tous est possible dans le domaine du plastique. Elle est ministre de l’Environnement du Rwanda et co-préside le Groupe pour la Haute Ambition, qui souhaite obtenir le maximum de ce traité. Elle parle au nom d’un pays africain qui a réussi a bannir les plastiques à usage unique, considérant que tout le monde est égal devant la pollution plastique : "La pollution plastique ne touche pas seulement les pays en voie de développement, elle touche encore plus les pays développés !", indique-t-elle.

"On a besoin d'un air de qualité, d'une eau de qualité et de sol qui soit aussi de qualité ! Et tout cela, ce n'est pas possible si vous ne mettez pas fin à la pollution plastique."

Jeanne D’Arc Mujawamariya

à franceinfo

S’il y a cet élan pour un traité ambitieux c’est parce qu’en cinquante ans la pollution plastique est devenue massive. Si rien n’est fait, la production va encore doubler d’ici un peu plus de trente ans. Et les générations futures vont vivre sous le règne des microplastiques.

>>> Environnement : "Si on ne fait rien, en 2060, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans", alerte Christophe Béchu

"Tout ce qu'on a déjà pollué est perdu dans la nature"

"Même si on arrête d'en produire d'ici 2040 ou 2050, tout ce qu'on a déjà pollué est perdu dans la nature et va continuer à se fragmenter et circuler pendant des millénaires, souligne Jeroen Sonke, directeur de recherche au CNRS pour le laboratoire Géoscience environnement. Et cela veut dire qu'on va respirer et ingérer du plastique pendant des millénaires." Dans cette négociation, 54 pays, parmi lesquels la France, veulent donc créer les conditions d’une transition de l’ère plastique. Mais cette coalition pour la Haute Ambition fait face à des pays producteurs qui risquent de sortir les freins.

"La Chine, les États-Unis, l'Arabie saoudite également, ont une position qui est à ce jour minimaliste, décrit Julien Rochette, de l’Institut du développement durable et des relations internationales. Ils souhaitent rester dans des obligations un peu plus larges, un peu plus vastes, en laissant la possibilité aux États de décliner à leur guise les obligations, ce qui réduirait évidemment la portée juridique du texte, mais aussi sa portée matérielle, c'est-à-dire son ambition." Les participants espèrent quitter Paris avec une ébauche de traité. Le traité doit être finalisé d’ici un an et demi.

Les négociations pour sortir de l'ère du plastique : reportage d'Etienne Monin

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